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Anti wokisme

Etats-Unis : McDonald’s réduit ses efforts pour la diversité sous la pression des conservateurs

«Wokisme», le grand méchant floudossier
Comme plusieurs grandes entreprises américaines ces derniers temps, le géant de la restauration rapide vient d’annoncer mettre fin à plusieurs de ses pratiques de discrimination positive dans ses rangs.
Un restaurant Mc Donald's dans la commune d'Omaha, au Nebraska, le 23 octobre 2024. (Mario Tama/Getty Images. AFP)
publié le 7 janvier 2025 à 21h21

La croisade des «anti-woke» porte ses fruits aux Etats-Unis. McDonald’s vient d’annoncer sa volonté d’annuler certaines de ses pratiques en matière de diversité, devenant la dernière organisation américaine à aller en ce sens après un arrêt de la Cour suprême mettant fin aux mesures de discrimination positive dans les admissions universitaires.

Parmi les changements annoncés dans un communiqué bullshito-technique lundi 6 janvier au soir, le géant de la restauration rapide prévoit de renoncer à demander aux fournisseurs de s’engager à respecter certains objectifs en matière de «DEI» - pour «diversité, égalité et inclusion» - et la fin des enquêtes externes mesurant leur respect, tandis que son comité de la diversité sera rebaptisé «équipe chargée de l’inclusion mondiale». McDonald’s s’orientera plutôt vers «une discussion plus intégrée avec les fournisseurs sur l’inclusion», a expliqué l’entreprise.

Le restaurateur a également annoncé la fin de «l’établissement d’objectifs ambitieux en matière de représentation», pour privilégier «le maintien de notre objectif consistant à intégrer les pratiques d’inclusion qui font croître nos activités dans nos processus et nos opérations quotidiens». Le texte souligne cependant que «la position de McDonald’s» et son «engagement envers l’inclusion sont fermes».

Ce virage s’inscrit sur fond d’offensive «anti-woke» des conservateurs américains, renforcée par la décision de la Cour suprême en 2023 d’abolir les programmes de discrimination positive à l’université, un des acquis de la lutte pour les droits civiques des années 1960. Des groupes conservateurs ont utilisé cette décision pour lancer de nombreuses procédures judiciaires contre des entreprises ou des institutions publiques pour qu’elles arrêtent leurs programmes visant à mettre fin aux discriminations historiques des minorités.

Ford, Jack Daniel’s, Walmart…

Ils accusent ces programmes de consister en un «étalage de la vertu» et une «apologie du politiquement correct» et prétendent qu’ils désavantagent particulièrement les hommes blancs. L’adoption de ces programmes avait progressé après l’immense vague de protestation antiraciste qui a suivi la mort en 2020 de George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis. Agé de 35 ans, le militant Robby Starbuck, un défenseur affirmé de Trump, a entamé une véritable croisade contre la bien-pensance et se vante d’avoir fait plier Ford ou Harley-Davidson.

Plusieurs grandes marques ont déjà annoncé réduire drastiquement leurs programmes pour la diversité face au lobbying «anti-woke», dont récemment Ford, Jack Daniel’s ou encore Walmart.