Ils ont décidé de rentrer chez eux. Après des jours, parfois des semaines d’errance et de désespoir dans le froid glacial de la frontière entre le Bélarus et la Pologne, 431 Irakiens ont pris place ce jeudi à bord du premier avion de rapatriement affrété par la compagnie nationale Iraqi Airways. Parti de Minsk vers l’Irak, le Boeing 747 s’est posé en fin d’après-midi à Erbil, au Kurdistan, avant de redécoller en soirée pour la capitale, Bagdad. La fin d’un rêve d’Europe pour ces candidats à l’exil qui, pour beaucoup, avaient brûlé leurs économies pour s’offrir un aller simple vers le Bélarus et, espéraient-ils, l’Union européenne.
Nechivan, 27 ans, fait partie de ce premier voyage. Joint par Libération quelques heures avant d’embarquer, il arpente les couloirs de l’aéroport : «C’est ma décision de faire demi-tour. La police bélarusse a pris tout mon argent. Sans ressources, que puis-je faire ? Au moins là, je rentre gratuitement.» Le jeune homme, originaire de Zakho, au Kurdistan irakien près de la frontière turque, a perdu l’intégralité de ses économie