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Désespoir

Migrants rapatriés en Irak : «Si l’Europe se comporte comme le Bélarus, jamais nous ne serons les bienvenus»

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Crise migratoire à la frontière entre le Bélarus et la Polognedossier
Coincés depuis des semaines aux portes de l’Europe dans des conditions désastreuses, plus de 400 Kurdes et Irakiens ont choisi, dans le désespoir, de rentrer chez eux.
Un couple d'Irakiens arrive à l'aéroport d'Erbil, dans le Kurdistan irakien, après avoir été rapatriés de Minsk, la capitale bélarusse, le 18 novembre. (Safin Hamed/AFP)
publié le 18 novembre 2021 à 20h34

Ils ont décidé de rentrer chez eux. Après des jours, parfois des semaines d’errance et de désespoir dans le froid glacial de la frontière entre le Bélarus et la Pologne, 431 Irakiens ont pris place ce jeudi à bord du premier avion de rapatriement affrété par la compagnie nationale Iraqi Airways. Parti de Minsk vers l’Irak, le Boeing 747 s’est posé en fin d’après-midi à Erbil, au Kurdistan, avant de redécoller en soirée pour la capitale, Bagdad. La fin d’un rêve d’Europe pour ces candidats à l’exil qui, pour beaucoup, avaient brûlé leurs économies pour s’offrir un aller simple vers le Bélarus et, espéraient-ils, l’Union européenne.

Nechivan, 27 ans, fait partie de ce premier voyage. Joint par Libération quelques heures avant d’embarquer, il arpente les couloirs de l’aéroport : «C’est ma décision de faire demi-tour. La police bélarusse a pris tout mon argent. Sans ressources, que puis-je faire ? Au moins là, je rentre gratuitement.» Le jeune homme, originaire de Zakho, au Kurdistan irakien près de la frontière turque, a perdu l’intégralité de ses économie