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Libération
Maître de la provoc

Mort de Rush Limbaugh, alter ego trip de Trump

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La disparition, à 70 ans, du titan américain des talk-shows radiophoniques, héros des républicains, a fait sortir de son silence l’ancien président Donald Trump, qui a souvent imité le fiel raciste et misogyne de l’homme des médias.
Rush Limbaugh à Pebble Beach (Californie), en février 2001. (Eric Risberg/AP)
par Philippe Coste, correspondance à New York
publié le 18 février 2021 à 15h09

La mort d’un président dans le bureau ovale aurait fait moins de bruit. Le deuil est à la mesure d’un roi des ondes qui abandonne au silence des millions d’auditeurs de droite éplorés. Fox News, mercredi matin, venait à peine d’annoncer la défaite de Rush Limbaugh, à 70 ans, contre son cancer du poumon, que Donald Trump, exilé et quasiment muet depuis près d’un mois dans sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), a téléphoné à la chaîne pour honorer le titan des talk-shows radio conservateurs.

L’ex-président ouvrait ainsi l’interminable défilé des admirateurs transis, le ban et l’arrière-ban du parti républicain qui ont nourri leurs campagnes de ses diatribes, les figures du gouvernement sortant, le gratin des animateurs de Fox, comme Sean Hannity ou Tucker Carlson, émules du grand Rush, tous venus s’incliner en vassaux devant le maître de la provoc médiatique. Même l’ancien vice-président Mike Pence, lui aussi reclus après avoir échappé au lynchage au Congrès, le 6 janvier, y est allé de son coup de fil, saluant l’extraordinaire impact politique du défu