Qui aurait cru qu’un chanteur pouvait encore provoquer un tel élan ? Une émotion vive qui charrie des foules et remue les cœurs comme jamais depuis trente ans. Une sorte de communion unanime dans une belle tristesse faite de souvenirs heureux. Un immense vide à combler avec des refrains chantés, dansés et partagés dans plus de 150 villes de part et d’autre du globe. Un rendez-vous balkanique aussi inattendu que bluffant alors que la région se prépare à commémorer, sans entrain, les trente ans d’une drôle de paix.
Dès l’annonce du décès de Halid Beslic, mardi 7 octobre à Sarajevo, ils ont été des milliers à descendre dans les rues, à investir les places, les esplanades, les avenues. Pas seulement en Bosnie-Herzégovine, où était né, en 1953, ce chanteur pop-folk très populaire, mais dans tous les Balkans, et bien au-delà, de Sydney à Toronto, de Paris à Doha. Sans parler des photos, des vidéos, des textos qui continuent d’inonder les réseaux sociaux et