Menu
Libération
Silence rompu

Mort du pape François : après un long silence, Benyamin Nétanyahou présente finalement les condoléances d’Israël à l’Eglise catholique

Pape Léon XIVdossier
Malgré les profondes dissensions entre le chef du gouvernement de l’Etat hébreu et l’évêque de Rome, Benyamin Nétanyahou a présenté, plusieurs jours après la mort de François, les hommages d’Israël aux catholiques.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahu, le 24 avril 2025. (Maya Alleruzzo/AFP)
publié le 25 avril 2025 à 9h23

Une réaction aussi sobre que tardive. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a finalement présenté les condoléances de l’Etat d’Israël à l’Eglise catholique pour la mort du pape François dans un post publié sur X. «L’Etat d’Israël exprime ses plus profondes condoléances à l’Eglise catholique et à la communauté catholique du monde entier pour le décès du Pape François. Qu’il repose en paix», a écrit le chef du gouvernement jeudi 24 avril dans la soirée dans un message en anglais sur le compte du Bureau du Premier ministre.

La mort du pape François n’a provoqué que de rares réactions en Israël, où le président Isaac Herzog a dans un premier temps été le seul officiel à présenter des condoléances. Le chef d’Etat avait été l’un des premiers dignitaires dans le monde à réagir dès lundi à la mort du pape, saluant «un homme de foi profonde et de compassion sans fin».

Le ministère israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, avait certes également publié un message sur X avec la mention «Qu’il repose en paix», mais il l’avait ensuite rapidement retiré. Ce silence a mis dans l’embarras des diplomates israéliens en poste dans des pays à forte majorité catholique, selon le site d’information Ynet.

La guerre à Gaza au cœur des tensions

Les relations entre le Saint-Siège et l’Etat hébreu se sont détériorées après l’attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023 et l’offensive israélienne sur la bande de Gaza. Le souverain pontife était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien. Jusqu’à la veille de sa mort, le pape François a multiplié les prises de position critiques sur la guerre à Gaza, ce qui a irrité les autorités israéliennes. Dans son message de Pâques dimanche, il pointait encore la «situation humanitaire dramatique» du territoire.

«Israël ne doit pas envoyer de représentant» aux funérailles du pape François, a estimé sur X l’ancien ambassadeur israélien en Italie, Dror Eydar. Dans un article publié dans le quotidien gratuit Israel Hayom, ce dernier affirme que le défunt pape «était en grande partie responsable de la hausse de l’antisémitisme dans le monde depuis le 7-Octobre». Le ministère des Affaires étrangères israélien a cependant confirmé mercredi à l’AFP qu’Israël serait bien représenté aux funérailles par son ambassadeur au Vatican, Yaron Sideman.