L’appel à la prudence après un nouvel accrochage. Trois jours après le déploiement, vendredi 1er août, sur ordre du président américain Donald Trump, de deux sous-marins, en réaction à des commentaires de l’ex-président russe Dmitri Medvedev, la Russie semble vouloir calmer le jeu. «Nous pensons que tout le monde doit faire preuve d’une grande prudence dans ses déclarations sur le nucléaire», a ainsi déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
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Dans la même veine, Peskov s’est également évertué à relativiser la portée du déploiement annoncé par Donald Trump. Les sous-marins, a-t-il assuré, «sont déjà en service» en permanence. «Nous ne souhaitons pas nous laisser entraîner dans une telle polémique», a-t-il encore ajouté. A cet égard, Donald Trump n’avait d’ailleurs pas précisé où exactement les sous-marins seraient envoyés, ni s’il s’agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d’ogives atomiques.
Le président américain avait pris cette décision vendredi, en réaction à des déclarations incendiaires de l’ex-président Dmitri Medvedev, évoquant notamment «la main morte», un système de dissuasion nucléaire ultra-secret conçu pendant la guerre froide. Le numéro 2 du Conseil de sécurité russe multiplie depuis 2022 les commentaires martiaux envers les Occidentaux sur les réseaux sociaux.
De quoi envenimer un peu plus des relations russo-américaines compliquées ces dernières semaines par la poursuite des bombardements russes sur l’Ukraine, en dépit des appels du pied de Donald Trump. Ce dernier a ainsi donné la semaine dernière dix jours – soit jusqu’au vendredi 8 août – à la Russie pour qu’elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions qu’il n’a pas précisées.
Une visite de Witkoff «importante et utile»
Malgré ce pic de tensions, l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, est attendu en Russie cette semaine - où il a déjà à plusieurs reprises rencontré Vladimir Poutine. Le porte-parole du Kremlin a estimé ce lundi que cette visite sera «importante et utile» : «Nous sommes toujours heureux de voir Steve Witkoff à Moscou et toujours ravis d’être en contact avec lui», a-t-il déclaré, ajoutant qu’une rencontre avec Vladimir Poutine n’était «pas exclue».
Ce dernier, qui a toujours rejeté les appels au cessez-le-feu, a affirmé vendredi qu’il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin à l’invasion lancée en Ukraine en février 2022 restaient inchangées. Moscou exige que Kyiv lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.
Des conditions inacceptables pour l’Ukraine, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est déclaré à plusieurs reprises prêt à rencontrer en personne Vladimir Poutine pour essayer de débloquer les discussions. Une proposition pour l’heure écartée par le Kremlin.