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200 tonnes de vivres déchargées à Gaza, un deuxième bateau prêt à partir de Chypre, rare rencontre entre le Hamas et les Houthis… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce samedi 16 mars

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce samedi.
Le bateau de l'ONG espagnole Open Arms se dirigeant vers Gaza, vendredi 15 mars. (Mohammed Hajjar/AP)
publié le 16 mars 2024 à 12h37
(mis à jour le 16 mars 2024 à 19h09)

Un premier bateau d’aide humanitaire déchargé, un deuxième prêt à partir depuis Chypre. Un deuxième bateau chargé d’aide humanitaire est prêt pour un départ imminent de Chypre vers la bande de Gaza après l’arrivée vendredi de 200 tonnes de nourriture à bord du navire d’une ONG, ont indiqué ce samedi les autorités chypriotes. Le porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, Theodoros Gotsis, a indiqué ce samedi sur la radio publique que ce navire baptisé Jennifer était prêt à partir «aujourd’hui [ce samedi, ndlr] ou demain [dimanche]» pour la bande de Gaza.

Alors que l’ONU redoute une famine généralisée dans le territoire palestinien, notamment dans le Nord, ravagé par la guerre et difficilement accessible, un premier bateau de l’ONG espagnole Open Arms, parti mardi de Chypre et transportant 200 tonnes de vivres est arrivé vendredi sur la côte de Gaza où il a fini ce samedi de décharger sa cargaison. L’aide acheminée par voie terrestre entre, elle, dans le sud de la bande de Gaza après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante au regard des besoins des 2,4 millions d’habitants. Les efforts internationaux se multiplient pour tenter d’acheminer davantage d’aide humanitaire, directement dans le nord de Gaza, par des parachutages ou via ce nouveau couloir maritime depuis Chypre. Une deuxième cargaison de plusieurs centaines de tonnes de vivres est également prête acheminée par ce corridor mais l’«horaire exact» du départ n’est pas connu «pour le moment», a nuancé l’ONG, alors que «les prévisions de météo marine font état de mauvais temps entre dimanche et la fin de la semaine prochaine».

Les espoirs d’une trêve relancés. Le Hamas a assoupli ses exigences, relançant de nouveau les négociations pour une éventuelle pause dans les combats. Le mouvement islamiste palestinien, qui exigeait jusqu’ici d’Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, s’est dit prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages – femmes, enfants, personnes âgées et malades – pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré. Dans cette optique, le Hamas exige le «retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées», le «retour des déplacés sans restrictions» et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide humanitaire par jour à Gaza. Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a, lui, annoncé qu’une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations autour de cet échange, sans préciser quand.

Les dirigeants du Hamas et des Houthis se sont rencontrés. Pour discuter de la «coordination» de leurs actions contre Israël, des dirigeants des deux groupes armés, ainsi que du Front populaire de libération de la Palestine, ont tenu «la semaine dernière» une «réunion importante», ont annoncé vendredi soir des sources au sein des factions palestiniennes. Au cours de cette entrevue, dont le lieu et les participants précis n’ont pas été révélés, les dirigeants ont abordé des «mécanismes de coordination de leurs actions de résistance (sic) en qui concerne la prochaine étape» de la guerre en cours entre Israël et le Hamas. Ainsi que la possible opération israélienne à Rafah, dernier grand bastion du Hamas dans le sud de la bande de Gaza où s’entassent, selon l’ONU, 1,5 million de personnes déplacées par les combats.

De leur côté, les Houthis ont «confirmé qu’ils poursuivraient leurs opérations en mer Rouge» mais qu’ils allaient aussi les étendre. «Notre principale bataille consiste à empêcher les navires liés à l’ennemi israélien de traverser la mer d’Oman, la mer Rouge et le golfe d’Aden, mais nous nous efforcerons aussi […] de les empêcher de traverser l’océan Indien et d’aller de l’Afrique du Sud vers le cap de Bonne-Espérance», a précisé le chef des rebelles yéménites, Abdel Malek al-Houthi, jeudi soir. Le Hamas, le Jihad islamique et les Houthis font partie d’un regroupement de mouvements hostiles à Israël et aux Etats-Unis soutenu par l’Iran et qui comprend aussi le Hezbollah libanais et des milices irakiennes.

Dans la bande de Gaza, une famille de 36 personnes décimée la même nuit. Dans le centre de la bande de Gaza, la famille Al-Tabatibi avait célébré le premier vendredi du ramadan et préparait le repas matinal avant le jeûne lorsqu’une frappe a tué 36 d’entre eux ce samedi à l’aube. «C’est ma mère, mon père, ma tante, mes frères», a raconté à l’AFP Mohammad al-Tabatibi, 19 ans, en montrant les corps alignés dans l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah. «Ils ont bombardé la maison alors que nous étions dedans. Ma mère et ma tante préparaient le sohour», le repas avant l’aube et le début du jeûne, dans cette maison du camp de réfugiés de Nuseirat où Mohammad et sa famille, venus du nord du territoire palestinien, s’étaient installés chez des parents après le début de la guerre. Mohammad, lui-même blessé, à la main gauche est en état de choc. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 36 membres de cette famille ont été tués dans une attaque aérienne de l’armée israélienne marquée au total, selon lui, par 60 frappes aériennes. Ce bilan a été confirmé par Mohammad al-Tabatibi.

Mise à jour à 19 h 09 : avec des précisions sur le départ d’une deuxième cargaison d’aide humanitaire.