Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l’école Fahmi al-Jarjaoui de Gaza City, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale. «C’est indescriptible : peur, horreur, confusion, enfants hurlants, odeur de chair brûlée, odeur d’objets carbonisés, odeur de soufre et il y avait du sang partout», raconte Farah Nasser, réveillée par la frappe sur l’école. L’armée israélienne a dit avoir visé dans la zone de l’école «des terroristes».

L’une des premières distributions de la Fondation humanitaire de Gaza, organisation opaque soutenue par les États-Unis, a été submergée ce mardi. Des milliers de personnes se sont précipitées sur son nouveau centre de distribution d’aide humanitaire, selon une journaliste de l’AFP présente sur place. La GHF a déclaré que l’affluence était si importante que ses membres ont du se retirer pour permettre aux Gazaouis de «prendre l’aide en toute sécurité» et éviter des victimes. La fondation a également affirmé que «les habitants de Gaza ont dû attendre plusieurs heures avant d’accéder au site en raison des barrages imposés par le Hamas». La Fondation humanitaire de Gaza dit avoir ensuite repris son activité, et avoir distribué jusqu’à présent environ 8 000 boîtes de nourriture, pour un total de 462 000 repas.

Le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre finlandais Petteri Orpo ont fait savoir ce mardi qu’ils voulaient «mettre la pression» sur le gouvernement israélien pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. «Ce que nous voyons dans la bande de Gaza n‘est en aucun cas acceptable – les souffrances qui y sont causées, les tueries - il faut y mettre un terme», a dit le dirigeant allemand lors d’une conférence de presse à Turku (Finlande) après un entretien avec Petteri Orpo. «L’aide humanitaire doit y arriver immédiatement, nous devons faire pression sur Israël pour que l’aide atteigne réellement sa destination. Mais il est également crucial que le Hamas n‘empêche pas l’aide humanitaire d’arriver», a-t-il ajouté. Le chancelier allemand a menacé lundi le gouvernement Nétanyahou de ne plus continuer à le soutenir en raison de l’intensification de l’offensive militaire.

Le Premier ministre israélien a promis lundi de ramener tous les otages retenus par le Hamas à Gaza, à l’heure où son armée bombarde intensément le territoire palestinien. Le 17 mai, Israël a intensifié son offensive dans ce but affiché, de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza et d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien. «Si nous n‘y arrivons pas aujourd’hui, on y arrivera demain et si pas demain alors après-demain, on n‘abandonne pas […] Nous avons l’intention de les ramener tous, les vivants et les morts», a affirmé Benjamin Nétanyahou dans un discours clôturant les festivités de la «Journée de Jérusalem». «Notre mission [de gagner la guerre], y compris celle de ramener les otages nous accompagne jour et nuit […]. Nous n‘y renonçons pas», a-t-il ajouté.

Un missile et un autre «projectile» en provenance du Yémen ont été interceptés par l’armée israélienne dans la nuit de lundi à mardi. Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé plus tard avoir lancé deux «missiles balistiques» en direction d’Israël. Le premier visait l’aéroport international de Tel-Aviv et le deuxième «une cible stratégique» à l’est de la ville, a déclaré leur porte-parole militaire, Yahya Saree. Ces insurgés ont mené des dizaines d’attaques de missiles et de drones sur Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Mise à jour : à 17h26, avec l’ajout de la distribution humanitaire de la Fondation humanitaire de Gaza.