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Point du jour

600 soldats israéliens tués, retrait de l’hôpital Al-Shifa, les excuses du Hamas… Les infos importantes du conflit à Gaza ce lundi 1er avril

Guerre au Proche-Orientdossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce lundi 1er avril.
Des blessés à l'hôpital al-Aqsa de Deir el-Balah, jeudi dans la bande de Gaza. (ashraf amra/Anadolu. AFP)
publié le 1er avril 2024 à 8h38
(mis à jour le 1er avril 2024 à 19h55)

L’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Shifa. Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le Hamas, a affirmé ce lundi que l’armée israélienne a retiré ses chars de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé, et a dit y avoir découvert des dizaines de cadavres. L’armée israélienne avait lancé il y a deux semaines une opération militaire contre ce complexe hospitalier situé dans la ville de Gaza, où elle accuse les combattants du Hamas de se cacher. Elle a affirmé avoir depuis «éliminé environ 200 terroristes» dans le secteur. «Les troupes ont achevé une activité opérationnelle dans la zone de l’hôpital Al-Shifa et ont quitté la zone de l’hôpital», a précisé Tsahal dans un communiqué, ajoutant avoir «tué des terroristes lors d’affrontements».

«Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital d’Al-Shifa», a affirmé le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont «très importants» sur l’ensemble des bâtiments. Un médecin a déclaré à l’AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D’après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer. Dimanche, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l’hôpital Al-Shifa étaient morts depuis le début de l’opération israélienne. Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique.

Ce lundi, la Maison Blanche a jugé que si elles étaient vérifiées, les informations sur les corps retrouvés à l’hôpital al-Chifa, d’où l’armée israélienne vient de se retirer après deux semaines d’offensive, étaient «très préoccupantes». La porte-parole de la présidence américaine Karine Jean-Pierre a affirmé que Washington allait «contacter le gouvernement israélien pour avoir plus d’informations».

600 soldats israéliens tués depuis le début de la guerre. L’armée israélienne a annoncé ce lundi que 600 de ses soldats ont été tués depuis le 7 octobre 2023. Plus de la moitié ont péri lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre. Au moins 256 soldats ont, eux, été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’opération militaire terrestre lancée en représailles. D’autres militaires ont été tués en Cisjordanie occupée, ou à la frontière avec le Liban où les échanges de feux sont quasi-quotidiens depuis le 7 octobre. Par ailleurs, plus de 1 523 soldats ont été blessés dans le territoire palestinien depuis le début de l’opération terrestre, toujours selon l’armée israélienne.

La sœur du chef du Hamas arrêtée en Israël. La police israélienne a annoncé ce lundi avoir arrêté dans le sud d’Israël la sœur du chef Hamas Ismaïl Haniyeh, Sabah Abdel Salam Haniyeh, dans le cadre d’une enquête pour «terrorisme» menée par la police et le Shin Bet (sécurité intérieure). «Elle est soupçonnée d’avoir des contacts avec des agents du Hamas et de s’identifier à l’organisation, tout en incitant à commettre des actes de terrorisme en Israël et en les soutenant», a indiqué un porte-parole de la police.

Le Hamas présente ses excuses aux Gazaouis. Le Hamas a présenté pour la première fois ses excuses aux Gazaouis pour les souffrances causées par la guerre, dans un long communiqué publié dimanche soir sur sa chaîne Telegram. Le mouvement islamiste palestinien «présente ses excuses» pour les difficultés causées par la guerre contre l’armée israélienne qui dure depuis près de six mois. Mais il réitère aussi sa volonté de poursuivre cette guerre, qui, selon lui, doit permettre de parvenir à «la victoire et la liberté» des Palestiniens. Il a adressé «un message de remerciement au peuple» de la bande de Gaza dont il reconnaît «l’épuisement».

Le mouvement a insisté sur les mesures qu’il dit avoir essayé de mettre en place pour amoindrir les difficultés, notamment des tentatives de «contrôle des prix» dans la limite de ses capacités «étant donné l’agression en cours». Le Hamas a également affirmé échanger avec «l’ensemble des composantes» de la société gazaouie, mentionnant les autres mouvements armés, les «comités populaires» et «les familles» afin de «résoudre les problèmes provoqués par l’occupation».

A Jérusalem, des milliers de manifestants ont réclamé la démission de Nétanyahou. Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche soir devant le parlement israélien à Jérusalem pour demander la démission du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, deuxième manifestation en deux jours, avec des affrontements avec la police. Les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau pour dégager une route bloquée par des manifestants en colère agitant des centaines de drapeaux israéliens et allumant des feux. «Elections !», Nétanyahou «doit partir !» et «Ramenez (les otages) maintenant !», criaient les protestataires au milieu de fumigènes jaunes, couleur associée aux otages détenus dans la bande de Gaza.

Nétanyahou va interdire la diffusion d’Al-Jazeera, les Etats-Unis inquiets. Le Premier ministre israélien a annoncé ce lundi vouloir «agir immédiatement» pour interdire la diffusion de la chaîne qatari Al Jazeera en Israël, peu après le vote par le Parlement d’une loi l’autorisant à le faire. «La chaîne terroriste Al Jazeera ne diffusera plus d’Israël», a déclaré Benyamin Nétanyahou sur le réseau social X. Il s’est exprimé peu après le vote lundi à la Knesset (Parlement israélien) d’une loi permettant d’interdire la diffusion en Israël de médias étrangers portant atteinte à la sécurité de l’Etat, un texte visant la chaîne qatarie. «Une telle décision serait préoccupante», a dit la porte-parole de la Maison blanche, Karine Jean-Pierre, ajoutant : «Nous croyons à la liberté de la presse».

Mise à jour : à 20h42, avec l’ajout de la volonté d’Israël de stopper la diffusion d’Al-Jazeera et la réaction américaine.