On dit souvent des frontières qu’elles sont poreuses, qu’elles abritent un écosystème à part entière d’échanges jamais vraiment légaux et de trafics en tout genre. Celle qui séparait Gaza d’Israël, avant le 7 octobre 2023, était tout l’inverse. Fermée à triple tour. Réputée comme la plus cloisonnée du monde, dotée du système de surveillance le plus onéreux et le plus sophistiqué de la planète. Au point de pouvoir organiser un festival techno à quelques kilomètres, dans une dissonance propre à cette région troublée.
Pourtant, en quelques minutes seulement, la frontière est tombée. Et les terroristes du Hamas, en éventrant à coups d’explosifs et de bulldozers les grillages qui les séparaient de l’Etat hébreu, ont fait s’écrouler tout l’édifice de confiance et de sécurité qui faisait tenir la société israélienne depuis tant d’années – et emprisonnait, à l’inverse, les Gazaouis. Cinquante ans presque jour pour jour après le d