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Libération
Reportage

Dans la banlieue de Beyrouth après la frappe israélienne, la peur d’une escalade inexorable

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Israël affirme avoir tué mardi 30 juillet un haut gradé du Hezbollah en réponse à la mort de 12 enfants druzes samedi 27 juillet sur le plateau occupé du Golan. Le bilan fait désormais état de 4 morts, 2 femmes et 2 enfants, et 74 blessés.
Après la frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, le 30 juillet 2024. (Hussein Malla/AP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 31 juillet 2024 à 7h31
(mis à jour le 31 juillet 2024 à 9h32)

La nuit vient de tomber en même temps que la poussière des décombres sur le quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Coincée entre deux bâtiments, la carcasse éventrée de l’immeuble résidentiel qu’Israël vient de viser avec un tir de drone pour y tuer un haut gradé du Hezbollah, Fouad Chokr, «commandant responsable du massacre de Majdal Shams, dans lequel 12 enfants ont été tués» samedi sur le plateau du Golan annexé. «Je l’ai entendu, ça a fait comme un sifflement avant la frappe», raconte Liliane qui a assisté à la scène depuis son balcon. Au pied de son immeuble, elle tente d’aider son beau-frère Mohammad, blessé à la jambe. Si Israël affirme avoir «éliminé» Chokr, le Hezbollah a pour sa part seulement confirmé que le commandant était bien présent dans l’immeuble, pas sa mort. Selon le dernier bilan publié par l’Agence nationale d’information ce mercredi, la frappe tué quatre personnes, deux femmes et deux enfants.

Il fait partie des 74 blessés qui ont été transportés aux urgences, dont cinq dans un état critique. La plupart ont rejoint l’établissement voisin, l’hôpital Bahnam. «Il a fallu sécuriser les salles à oxygène, car la frappe était très proche de l’établissement, et a provoqué des dégâts mineurs», confie un soigna