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Libération
Reportage

A Beyrouth, les bombardements israéliens se rapprochent du centre-ville et se multiplient

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Guerre au Proche-Orientdossier
Depuis une semaine, quatre frappes meurtrières ont touché la capitale libanaise. La dernière, ce week-end, a fait au moins 29 morts et les Libanais redoutent une nouvelle escalade.
A Beyrouth, après la frappe israélienne qui a fait au moins 29 morts samedi 23 novembre. (-/AFP)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 24 novembre 2024 à 19h20

A Basta, quartier du centre de la capitale libanaise, un petit cordon militaire barre l’accès à la rue al-Maamoun. Les rangers de cinq militaires pataugent dans l’eau d’une flaque turbide où la pluie s’est mêlée à la poussière d’un bombardement israélien survenu la veille. «Laissez passer l’ambulance ! Dégagez !» Un homme de la Défense civile agite les bras pour éloigner les badauds. Derrière lui, un fouillis de décombres dégueule sur la rue. Dans la nuit de vendredi 22 à samedi 23 novembre, un tir israélien a fait s’effondrer un immeuble de huit étages et éventré les édifices voisins. Le bilan humain est encore incertain, déjà 29 morts ont été tirés des décombres par les secouristes, une demi-douzaine de personnes sont encore portées disparues.

«Qui c’était cette fois-ci ?» s’interroge Hanine (1) en ajustant ses lunettes. La sexagénaire plisse les yeux pour mieux observer la façade partiellement arrachée de l’immeuble qu’elle habitait. «Ils disent qu’ils ont assassiné quelqu’un du Hezbollah… mais lequel ? Ils habitent tous dans la banlieue Sud non ? Si je redoutais que l’un d’eux était mon voisin je serais partie !» Les habitants de ce quartier populaire partagé entre sunnites et chiites parais