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Le point du jour

Tsahal dit avoir «encerclé» Khan Younès, 24 soldats israéliens dont 21 réservistes tués lundi à Gaza, un conseiller du président Biden au Caire pour discuter des otages… Ce qu’il faut retenir du conflit au Proche-Orient ce mardi 23 janvier

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël de ce mardi 23 janvier.
Des soldats israéliens dans la bande de Gaza, dimanche. (Armée israélienne/REUTERS)
publié le 23 janvier 2024 à 8h55
(mis à jour le 23 janvier 2024 à 19h56)

Passage en revue des actualités autour de la guerre au Proche-Orient ce lundi 22 janvier. Pour retrouver le résumé de la journée de lundi, c’est ici.

Un conseiller de Joe Biden est au Caire pour discuter des otages et d’une nouvelle pause dans les combats. Le programme de Brett McGurk est chargé. Conseiller de Joe Biden pour le Moyen Orient, il se trouve actuellement dans la région pour discuter d’une «pause» dans les hostilités à Gaza afin de libérer des otages enlevés par le Hamas. Selon John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche, l’émissaire du président américain «se trouve au Caire» mardi et fera d’autres étapes dans la région. Et «l’une des choses dont il discute est le potentiel d’un nouvel accord de libération des otages, ce qui nécessiterait une pause humanitaire d’une certaine durée», a ajouté Kirby, qualifiant les discussions de «sérieuses». «Nous serions tout à fait favorables à une pause plus longue que la semaine que nous avions obtenue précédemment si cela nous donne l’occasion de faire sortir les otages et de faire rentrer plus d’aide» humanitaire dans la bande de Gaza», a-t-il poursuivi.

24 soldats israéliens dont 21 réservistes israéliens tués lundi, plus lourd bilan quotidien pour Tsahal. Le porte-parole de l’armée israélienne a annoncé ce mardi 23 janvier la mort de 24 soldats dont 21 «réservistes», tués la veille dans la bande de Gaza. Soit le bilan quotidien le plus lourd du côté israélien depuis le lancement de l’offensive terrestre contre ce territoire palestinien le 27 octobre. Le général Daniel Hagari a expliqué lors d’un point de presse télévisé que la plupart de ces réservistes avaient été tués par l’explosion d’«un RPG» (roquette tirée à l’épaule) ayant visé un tank et un bâtiment miné par l’armée en vue de sa démolition, dans le sud de la bande de Gaza.

«Les forces œuvraient pour détruire les bâtiments et les infrastructures terroristes […], à 600 mètres de la frontière» entre Gaza et Israël, a expliqué l’officier lors d’un point de presse télévisé. «Vers 16 heures, une roquette RPG aurait été tirée par des terroristes sur un char qui assurait la sécurité de la force», a-t-il poursuivi. «Au même moment», une explosion a soufflé les deux bâtiments «qui se sont effondrés en un instant, alors que la majeure partie de la force était encore à l’intérieur ou à proximité». Les bâtiments avaient été lourdement minés en vue de leur destruction. La raison pour laquelle ils ont explosé plus tôt que prévu n’avait pas été déterminée mardi.

Un peu plus tôt, l’armée avait publié sur son site internet l’identité de dix de ces réservistes. «Nous avons travaillé pour localiser les victimes jusqu’aux dernières heures», a déclaré le général Hagari en mentionnant la difficulté des opérations d’extraction des corps ensevelis sous les décombres. «La guerre a un prix lourd, voire très lourd. Nos réservistes ont sacrifié ce qui leur était le plus cher pour que nous puissions tous vivre ici en toute sécurité», a-t-il ajouté.

Tsahal annonce avoir «encerclé» Khan Younès. Les forces israéliennes ont annoncé mardi avoir «encerclé» Khan Younès, principale ville du sud du territoire, où se cachent selon Israël les dirigeants locaux du Hamas. La ville est celle où est né Yahya Sinouar, le chef à Gaza du Hamas, architecte de l’attaque du 7 octobre. Des combats acharnés ont continué à opposer ce mardi l’armée israélienne et le Hamas palestinien dans la ville, sur fond de tractations pour mettre la guerre sur «pause» quelques semaines, à défaut de solution à plus longue échéance. Tôt mardi, des témoins palestiniens ont fait état de tirs d’artillerie israéliens près de l’hôpital Nasser à Khan Younès, principale ville du sud du territoire où se cachent selon Israël les dirigeants locaux du Hamas. Le Croissant Rouge palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir mené un tir d’artillerie au quatrième étage de son QG dans la ville, et des drones d’avoir ouvert le feu, blessant des personnes qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte de ce complexe médical. Selon le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha), les «hostilités s’intensifient» dans cette ville où l’armée israélienne avait affirmé lundi avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas.

Mathilde Panot sera à l’hommage aux victimes françaises du Hamas. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a annoncé ce mardi qu’elle se rendrait à l’hommage rendu par Emmanuel Macron le 7 février à Paris aux victimes françaises des attaques du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre en Israël. «Je serai présente […] et j’ai demandé à ce qu’il soit rendu un hommage à l’ensemble des victimes françaises de cette guerre au Proche-Orient, a annoncé la députée insoumise lors d’une conférence de presse. Je crois qu’il faut rendre hommage […] aux Franco-Israéliens et aux Franco-Palestiniens qui sont morts, que ce soit dans les crimes de guerre commis par le Hamas ou dans les crimes de guerre commis par Nétanyahou.»

«Le 7 février prochain, au monument pour les victimes du terrorisme» situé sur l’esplanade des Invalides à Paris, «je rendrai hommage à ces victimes aux côtés de leurs proches, de leurs familles et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre», a indiqué la semaine dernière Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a rappelé que la France avait «perdu 41 de ses enfants» dans ces attaques. La France insoumise avait créé la polémique après les attaques du 7 octobre, notamment en refusant de qualifier le Hamas de groupe «terroriste».

Vers deux mois de trêve ? Israël a proposé au Hamas, via la médiation de l’Egypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages, a rapporté lundi soir le site américain Axios. Cette proposition n’implique pas la fin de la guerre à Gaza, mais une seconde trêve, après celle d’une semaine qui avait permis la libération d’une centaine d’otages en échange d’au moins 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël. La proposition d’Israël prévoit le retour en Israël des otages vivants et des dépouilles en plusieurs phases dont la première comprendrait des femmes et des hommes âgés de plus de 60 ans, selon Axios. Suivraient ensuite les femmes soldats, les hommes âgés de moins de 60 ans mais qui ne sont pas militaires, les soldats israéliens masculins, puis les dépouilles d’otages. Dans le cadre de ce plan, Israël et le Hamas devraient s’entendre à l’avance sur le nombre de prisonniers palestiniens libérés en échange de chaque otage selon sa catégorie, poursuit Axios.

Israël refuse toujours «la solution à deux Etats». Si le gouvernement Nétanyahou discute de trêve, il refuse d’envisager à plus long terme la «solution à deux Etats», un Etat palestinien indépendant aux côtés d’Israël, ont déploré lundi des ministres européens des Affaires étrangères. Réunis à Bruxelles, ces derniers ont rencontré tour à tour, et séparément, leurs homologues israélien Israël Katz et palestinien Riyad al-Maliki. Katz a dit chercher à s’assurer du soutien des Européens dans la guerre d’Israël contre le Hamas et pour obtenir la libération des otages. «Le ministre (israélien) aurait pu mieux profiter de son temps et se préoccuper de la sécurité de son pays et du nombre élevé de morts à Gaza», a réagi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, irrité du refus israélien de discuter de la solution à deux Etats. «Quelles sont les autres solutions auxquelles ils pensent ?» s’est interrogé Borrell. «Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ?» a-t-il ajouté. Les Israéliens «sont en train de semer les graines de la haine pour des générations à venir».

Mise à jour à 11 heures 15 avec le nouveau bilan côté armée israélienne.