Les sirènes, les sifflements et le bruit assourdissant des explosions, qui rythment le quotidien de la bande de Gaza depuis déjà vingt et un jours, se sont brusquement intensifiés vendredi soir vers 18 heures (heure de Paris). Le nord de l’enclave et plus particulièrement la ville de Gaza ont été soumis à des frappes intenses, «sans précédent» depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas.
«Perdu le contact»
Quelques minutes après le début de cette nouvelle vague de bombardements, un porte-parole de l’armée israélienne confirmait que Tsahal avait intensifié ses frappes «d’une manière très significative». «Nous continuerons à frapper dans la ville de Gaza et ses environs», ajoutait le porte-parole de l’armée Daniel Hagari dans une déclaration télévisée. Avant de préciser que l’armée israélienne allait «étendre ses opérations terrestres» dès vendredi soir dans la bande de Gaza «en complément des attaques des derniers jours» mais sans entrer dans les détails et sans dire s’il s’agissait de l’invasion terrestre globale promise depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël. Tsahal avait déjà confirmé ces derniers jours être entré à plusieurs reprises dans Gaza pour de brèves incursions visant des membres du Hamas.
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Les bombardements «par air, mer et terre» sont «les plus violents depuis le début de la guerre» le 7 octobre, indiquait dans la soirée le service de presse du gouvernement du Hamas. Vendredi soir, toutes les communications avec Gaza, Internet ou liaisons téléphoniques, étaient coupées. «Nous avons totalement perdu le contact avec notre centre opérationnel dans la bande de Gaza et avec toutes nos équipes qui travaillent sur place après la coupure, par les autorités israéliennes, de toutes les communications», précisait le Croissant-Rouge palestinien dans un communiqué publié sur Twitter (renommé X). «Nous sommes profondément inquiets pour nos équipes et leur capacité à poursuivre leurs efforts pour fournir une aide médicale d’urgence dans la mesure où cette coupure affecte les appels du numéro de secours et empêche l’envoi des ambulances auprès des blessés», ajoutait l’organisation. NetBlocks, le service de surveillance de l’accès à Internet, a fait état d’un «effondrement de la connectivité dans la bande de Gaza».
Dans un communiqué publié vendredi soir, le Hamas appelait le monde «à agir immédiatement» pour faire cesser les bombardements israéliens : «Nous demandons aux pays arabes et musulmans et à la communauté internationale d’assumer leurs responsabilités et d’agir immédiatement pour faire cesser les crimes et les massacres contre notre peuple.» Ayman Safadi, ministre jordanien des Affaires étrangères, a déclaré dans la soirée de vendredi qu’« Israël vient de lancer une offensive terrestre sur Gaza.»
«Salve de roquettes»
En riposte aux frappes israéliennes, le Hamas a annoncé sur sa messagerie Telegram le tir de «salves de roquettes en direction des terres occupées [Israël, ndlr] en réponse aux massacres contre les civils» dans le territoire palestinien de Gaza. Selon les médias israéliens, des roquettes ont été tirées en direction de Tel-Aviv, du centre d’Israël et du nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
A Tel-Aviv, une envoyée spéciale de Libération a pu constater les dégâts causés par la chute d’une roquette vendredi après-midi sur un petit immeuble résidentiel de quatre étages, dans le quartier populaire de HaArgazim, dans l’est de la ville. Celle-ci n’avait pu être interceptée à temps par le système anti-aérien «Dôme de fer».