La Défense civile de Gaza a annoncé mardi la mort d’au moins 27 personnes dans le sud du territoire palestinien après des tirs israéliens, l’armée indiquant avoir ouvert le feu en direction de «suspects» refusant de répondre aux injonctions de ses soldats. «27 personnes ont été tuées et plus de 90 blessées lors du massacre de civils qui attendaient l’aide américaine dans la zone d’Al-Alam à Rafah», a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, qui avait affirmé plus tôt que les victimes avaient succombé «aux tirs des forces israéliennes». Celles-ci ont «ouvert le feu à l’aide de chars et de drones sur des milliers de civils qui s’étaient rassemblés depuis l’aube», a-t-il encore précisé.
Le bilan de 27 morts a été confirmé ce mardi soir par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Tôt ce matin, l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge de Rafah (sud), d’une capacité de 60 lits, a reçu un afflux massif de 184 patients. Dix-neuf d’entre eux ont été déclarés morts à leur arrivée et huit autres ont succombé à leurs blessures peu de temps après. La majorité des patients ont été blessés par balles», précise l’institution d’aide humanitaire dans un communiqué. Des tirs condamnés par l’ONU, qualifiant cette situation d’«inacceptable».
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L’armée israélienne confirme les tirs lors d’un mouvement de foule le long des routes menant à un site de distribution d’aide humanitaire, à environ un demi-kilomètre : «Des soldats ont effectué des tirs d’avertissement et, alors que les suspects ne reculaient pas, ils ont de nouveau tiré en direction de quelques suspects qui s’approchaient des soldats.» L’armée est «au courant d’informations concernant des victimes, et les détails de l’incident sont en cours d’examen», a souligné Tsahal, qui précise avoir ouvert une «enquête».
«Crimes de guerre»
De son côté, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a qualifié mardi ces attaques de «crimes de guerre». «Les attaques meurtrières contre des civils désespérés qui tentent d’accéder à des quantités dérisoires d’aide alimentaire à Gaza sont inadmissibles», a-t-il assuré dans un communiqué. Le haut-commissaire souligne aussi que «les attaques dirigées contre des civils constituent une grave violation du droit international».
Cet épisode meurtrier intervient après des tirs qui ont fait des dizaines de morts et de blessés dimanche près d’un centre d’aide humanitaire soutenu par les Etats-Unis et Israël dans le sud de la bande de Gaza. Selon la Défense civile de Gaza, 31 personnes ont alors été tuées et 176 blessées par des tirs israéliens, dans le gouvernorat de Rafah.
En guerre depuis près de vingt mois à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas après son attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien, l’armée israélienne a nié avoir «tiré sur des civils pendant qu’ils se trouvaient à proximité ou à l’intérieur» du centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé lundi à une enquête indépendante à la suite de ces tirs mortels.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique.
Mise à jour à 19 h 16 avec la condamnation de l’ONU, la confirmation du bilan par la Croix-Rouge, et l’ouverture d’une enquête par Tsahal.