En attendant un éventuel accord de trêve, la violence est montée d’un cran depuis plusieurs jours dans l’enclave palestinienne assiégée et dévastée par près de quinze mois de guerre. Les services de secours de Gaza font état ce dimanche 5 janvier d’au moins 23 morts dans des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, où l’armée affirme avoir visé une centaine de «cibles terroristes» malgré la reprise des négociations pour une trêve dans la bande de Gaza.
Les discussions indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas viennent de reprendre au Qatar en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages retenus dans la bande de Gaza.
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A l’aube, au moins 11 personnes, parmi lesquelles des enfants et des femmes, ont été tuées dans une frappe aérienne sur une maison du nord de l’enclave, selon la Défense civile gazaouie. «Les secouristes sont toujours à la recherche de cinq personnes coincées sous les décombres, a précisé le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal. Ils travaillent à mains nues à défaut d’avoir les équipements adéquats.»
Plusieurs autres frappes israéliennes à travers la bande de Gaza, dans le nord, le centre et le sud, ont fait 12 victimes supplémentaires, ont déclaré les secours locaux. «L’occupation [israélienne] se sert du faux prétexte de la présence de combattants pour mener des frappes aériennes violentes», a dénoncé porte-parole de la Défense civile.
Un participant à l’attaque du 7 Octobre éliminé selon Israël
L’armée israélienne a annoncé avoir «frappé plus de 100 cibles terroristes» et «éliminé des dizaines de terroristes du Hamas» en l’espace de deux jours, vendredi et samedi, à Gaza. Elle a également avancé avoir «éliminé» un commandant du mouvement palestinien Jihad islamique, Saed Saeed Zaki Dahnoun, ayant participé à l’attaque du 7 Octobre 2023 sur le sol israélien, à l’origine de la guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait menacé mercredi d’intensifier les frappes sur Gaza si le Hamas continuait de tirer des roquettes sur Israël, qui dit avoir été visé quasi quotidiennement depuis plus d’une semaine.
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A Doha, rien ne filtre pour l’instant des discussions en cours concernant la bande de Gaza, où aucune trêve n’a pu être conclue depuis celle d’une semaine intervenue fin novembre 2023, malgré les efforts diplomatiques menés sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis.
«Nous avons des espoirs, ils sont minces, qu’un accord puisse être trouvé entre Israël et le Hamas, a déclaré dimanche sur la radio RTL le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Nous continuons à exercer les pressions nécessaires pour que cela puisse advenir. Malheureusement, ça ne dépend pas que de nous.»
Parmi les principaux points de blocage figuraient notamment jusqu’ici le caractère permanent ou non d’un cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre, Israël s’opposant catégoriquement à ce que le Hamas puisse à nouveau diriger le territoire. Ce nouveau round d’échanges au Qatar intervient à un peu plus de deux semaines de l’investiture, le 20 janvier, du président élu américain Donald Trump, qui a déjà mis la pression sur le mouvement palestinien.