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Guerre Hamas-Israël

A Gaza, l’offensive israélienne vire au contre-la-montre

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Guerre au Proche-Orientdossier
L’armée de l’Etat hébreu voit sa liberté d’action diminuer : elle est prise en étau entre l’évolution de l’opinion internationale et les familles d’otages qui redoutent l’impossibilité des négociations.
Une marche pour les otages retenus à Gaza quitte Tel-Aviv mardi 14 novembre en direction de Jérusalem. (Ammar Awad/REUTERS)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 14 novembre 2023 à 21h09

Ils étaient plusieurs centaines à se retrouver vers 13 heures sur l’esplanade devant le musée des Arts de Tel-Aviv, rebaptisée place des Otages. C’est ici, juste en face de l’énorme quartier général de l’armée israélienne, que les familles des Israéliens retenus dans Gaza ont élu domicile depuis le massacre du 7 octobre et les enlèvements de leurs proches. Mais ce mardi 14 novembre, ils ont décidé de bouger : pendant les cinq jours qui viennent, ils vont monter à pied vers Jérusalem, jusqu’au bureau du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou. Dans le cortège, les pancartes étaient sans équivoque : «Hostage Deal Now» (un accord sur les otages, maintenant).

Avant le départ, Dani Miran, le crâne rasé et bronzé entouré d’une demi-auréole de barbe très blanche, a tenu à remercier le «peuple israélien qui nous aide et nous soutient». Le père d’Omri, 46 ans, enlevé du kibboutz de Nahal Oz vers Gaza dans sa propre voiture, a ensuite répudié toute la classe politique. «Le gouvernement a abandonné mon gamin… je demande que le cabinet vienne nous dire immédiatement ce qu’il se passe. Vous nous le devez, à nous et au peuple d’Israël.»

Le gouvernement est de plus en plus sous le feu des critiques, mais Benyamin Nétanyahou continue à pratiquer l’invisibilité, en tout cas devant la presse israélienne. C’est dans un entretien avec l’émission phare de la chaîne américaine NBC, Meet the Press, vendredi soir, que les Israéliens ont appris du bout des lèvres de leur Premier min