«La guerre doit s’arrêter, maintenant.» Un tonnerre d’applaudissements accueille cette phrase encore tabou en Israël, vendredi matin. La grande salle du centre des congrès Binyanei Hauma à Jérusalem est comble : c’est sans doute le plus grand rassemblement pour la paix en Israël depuis le siècle dernier. 5 000 personnes sont venues, à l’appel d’une coalition de 60 organisations, autour d’un slogan simple : le temps est venu.
Dans le grand hall d’entrée, un brouhaha constant couvrirait presque les envolées orientales des musiciens qui se succèdent dans une des salles. Tout autour, Il y a des mandalas pour paix, des broderies bédouines pour le vivre ensemble, une installation de témoignages d’anciens soldats. Il y a des librairies entières de littérature radicale. Il y a des ateliers pour imaginer des futurs possibles. D’autres où des petits groupes parlent de racisme et de travail, d’éducation, d’histoire, de Jérusalem et du processus de paix en Irlande. Il est impossible de tout voir, de tout écouter. Mais ce n’est pas l’essentiel : «Ce n’est pas ce qui s’est passé aujourd’hui qui compte, c’est ce qui se passera demain», dit avec un sourire, à la fin de la journée, le militant Maoz Inon, dont les parents ont été tués et leurs corps brûlés dans leur maison du village de Netiv haAsara le 7 Octobre.
Invisibiliser
Le centre des Congrès est à deux pas de la gare centrale de Jérusalem, où foisonnent les soldats. Bizarrement, malgré le militantisme violent de l’extrême droite israéli