Pour arriver au centre de santé de Shuafat depuis Jérusalem-Est, il faut passer un checkpoint, puis slalomer à pied le long de la rue principale en terre battue et ses rares bouts de trottoir. Les chats de gouttière fouillent les poubelles, la circulation est chaotique. Le quartier, situé dans le nord de Jérusalem, est occupé et administré par Israël depuis 1967.
Il abrite aujourd’hui le seul camp de réfugiés de la ville sainte dans lequel vivent, selon l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, plus de 16 000 personnes. Une population au niveau de vie plus que modeste, et dont la santé, l’éducation et le bien-être sont intimement liés à la présence de l’agence. Le centre de santé s’étend sur les hauteurs de la ville.
Dans la salle d’attente, Mervat et ses deux filles, Rokaya et Aïcha, attendent aux côtés d’autres jeunes mamans venues du camp et de ses environs. «Je viens ici parce que cette qualité d’accueil et de service est introuvable ailleurs pour nous», explique-t-elle. Surtout, les soins proposés par l’Unrwa sont totalement gratuits. Si Mervat possède une assurance israélienne comme certains Palestiniens de Jérusalem-Est, son coût est bien trop élevé pour lui permettre de traiter toute sa famille. Elle ignorait encore que le centre pourrait subir une fermeture p