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Libération
Reportage

«On a vendu le pays» : à Ofakim en Israël, on compte les morts et on pense au complot

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Guerre au Proche-Orientdossier
Les violents combats entre le Hamas et les forces israéliennes ont duré près de vingt heures ce week-end dans cette ville ouvrière du sud israélien.
Des soldats israéliens à Ofakim, ce dimanche 8 octobre. (Ilan Assayag/AP)
par Nicolas Rouger, envoyé spécial à Ofakim (Israël)
publié le 8 octobre 2023 à 16h25

De l’extérieur, on ne voit pas vraiment la dévastation dans la maison familiale de Michal. Des fenêtres brisées, un linteau qui pend sont les seuls indices extérieurs de la violence qui a complètement calciné l’intérieur du bâtiment. Samedi 7 octobre, trois hommes du Hamas sont entrés dans la maison, ont chassé la famille vers le toit, Michal, sa sœur, son beau-frère et leur bébé de 1 mois. En partant, les terroristes ont lancé une grenade. Les ampoules ont fondu, l’horloge s’est arrêtée. Le beau-frère de Michal est mort en tentant de s’échapper. Le reste de la famille est sain et sauf.

On est dans la rue Tamar, dans le quartier pauvre de Mishor HaGefen, à Ofakim. Cette ville ouvrière typique de la périphérie israélienne se situe à moins de 30 kilomètres à vol d’oiseau de la bande de Gaza. D’ici, en ce dimanche matin calme et encore chaud de l’automne méditerranéen, on entend les explosions, fréquentes, venant du territoire palestinien sous blocus. Seules quelques voitures roulent sur les routes principales de la ville devenue fantôme. Le visage du maire sourit aux aut