Obeida Dabbagh parle depuis plus d’une heure et demie à la barre de la cour d’assises du tribunal de Paris ce jeudi 23 mai. Il a raconté sa famille, son frère Mazzen, le plus jeune de la fratrie de cinq dont il est l’aîné, leur enfance à Damas, entre un père haut fonctionnaire du gouvernement syrien et une mère originaire du Pas-de-Calais, secrétaire à l’ambassade de France. Il a détaillé la gentillesse et la timidité de Patrick Abdelkader, le fils de Mazzen. La cour a projeté des photos, des sourires devant un arbre de Noël, Mazzen et Patrick qui se tiennent par l’épaule sous la neige, sur le balcon de leur appartement du quartier de Mezzeh, à Damas. «C’est l’une des dernières que j’aie, elle date de 2010 ou 2011.»
Et au bout d’une heure et demie, Obeida Dabbagh l’assure : «Un jour, je saurai la vérité.» Il veut savoir pourquoi Patrick et Mazzen, franco-syriens tous les deux, ont été arrêtés les 3 et 4 novembre 2013 par des agents des services de renseignement de l’armée de l’air et emmenés dans leur centre de torture de l’aéroport militaire de Mezzeh, dont ils ne sont jamais ressortis vivants.
Il ne l’apprendra pas des trois accusés du procès commencé mardi 21 mai et qui s’achève vendredi. Ali Mamlouk, ancien chef du Bureau de la sécurité nationale syrienne, un temps consi