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Libération
Reportage

A Raqqa, les espoirs d’une Syrie unifiée

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Dans l’ancienne capitale de l’Etat islamique, passée depuis 2017 sous le contrôle des forces kurdes, l’annonce, jeudi 12 décembre, que le drapeau de la révolution sera hissé sur les bâtiments publics a été accueillie dans la liesse.
A Raqqa, jeudi 12 décembre. (Simon_Clement)
par Iris Lambert, envoyée spéciale à Raqqa
publié le 13 décembre 2024 à 17h33

D’une main robuste, un homme se hisse, propulsé par la joie et la foule, sur les arches de béton de la place Al-Naïm, au centre de Raqqa. Sa silhouette, masquée par les trois étoiles rouges du drapeau de la révolution syrienne, se détache sur un horizon voilé par la poussière et les squelettes de bâtisses éventrés. «Un, un, un, le peuple syrien ne fera qu’un !» scandent les habitants dans un même élan extatique, avant d’entonner des mélodies révolutionnaires que tous connaissent par cœur, mais que personne n’osait plus chanter depuis près de quatorze ans. D’un coup, des rafales de fusils automatiques secouent les corps et saturent les discussions. «Raqqa notre amie !» hurlent des jeunes hommes en référence au slogan lancé par le groupe Hayat Tahrir al-Sham lors de leur prise d’Alep, de Hama,