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Libération
Reportage

A Taiwan, une élection avec la guerre en toile de fond

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Anticipant la possibilité d’une invasion chinoise, de nombreux Taïwanais réfléchissent déjà à des stratégies d’évitement. En vue des élections, le parti d’opposition Kuomintang joue sur leur peur pour tenter de récolter des votes.
Une jeune recrue lors d'un entraînement à Taichung, dans le centre de Taiwan, le 15 novembre. (Ichiro Ohara/The Yomiuri Shimbun. AFP)
par Adrien Simorre, correspondant à Taiwan
publié le 10 janvier 2024 à 20h33

Ils sont quatre lycéens du centre de Taipei, l’uniforme encore trempé par leur match de basket-ball quotidien. Après un sandwich englouti au Subway en scrollant les derniers résultats de la NBA, le groupe d’amis s’est retrouvé pour préparer les examens d’entrée à l’université. L’un rêve de devenir commercial à l’étranger, l’autre de faire le tour du monde. Mais depuis un an, leurs projets doivent composer avec les douze mois de service militaire rétablis dès 2025 par le gouvernement taïwanais.

«Je comprends cette décision, la Chine envoie en permanence des avions militaires nous harceler, note l’un d’eux, qui fera partie de la première vague des nouveaux conscrits. Et puis la situation internationale devient de plus en plus tendue, regarde l’Ukraine ! Je pense que c’est normal qu’on renforce notre défense.»

En décembre 2022, la Présidente a annoncé le triplement du service militaire pour tous les jeunes hommes taïwanais. La mesure, soutenue par les Etats-Unis – principal fournisseur d’armes de Taipei –, semblait inéluctable après l’invasion russe en Ukraine et les succès de la défense terri