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Libération
Reportage

Deux ans après la mort de Mahsa Amini, à Téhéran, les femmes marchent de plus en plus cheveux au vent

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En dépit d’une répression qui ne faiblit pas, la société iranienne, dans les grandes villes, a profondément changé depuis deux ans et les femmes assument de plus en plus leurs choix, comme ceux de découvrir leurs cheveux, conduire une moto ou s’habiller en jean et tee-shirt.
Dans les rues de Téhéran, en 2023. (Vahid Salemi/AP)
par Divan Shirazi
publié le 13 septembre 2024 à 20h24

Deux ans après la mort de Mahsa Jina Amini, la société iranienne, ses villes et ses rues, ont changé de visage de façon spectaculaire. Aujourd’hui, de nombreuses femmes, notamment issues des classes sociales les plus éduquées, se promènent dans les rues avec audace et sans complexe, portant des vêtements qui reflètent leurs préférences personnelles, sans adhérer aux normes obligatoires du hijab. Qu’il s’agisse de chemises, de jupes, de tee-shirts ou de robes à manches courtes associées à des jeans, et surtout sans se couvrir les cheveux, les femmes sont visibles partout – dans les magasins, sur leur lieu de travail ou avec leurs amis – habillées d’une manière qui correspond davantage à leurs propres désirs.

Ces scènes se déroulent ouvertement, y compris devant la police et les forces de sécurité, qui ont pourtant réagi avec une grande violence contre les femmes défiant l’obligation du port du hijab au cours des deux dernières années. Les autorités semblent de plus en plus impuissantes à freiner la désobéissance civile croissante, alors que les femmes poursuivent leur lutte quotidienne pour leurs droits et libertés individuels. Mais sporadiquement, la police continue toutefois à cibler certaines femmes, à les arrêter, à saisir leurs voitures ou à les inculper de délits criminels.