Il était devenu célèbre pour une photo, ses mains tachées de sang exposées à l’objectif dans un geste de triomphe après le lynchage de deux réservistes israéliens assassinés par les membres d’une foule palestinienne, le 12 octobre 2000 en Cisjordanie. Abdelaziz Salha, «l’homme aux mains rouges», est mort ce jeudi 3 octobre, tué par une frappe israélienne à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes. L’armée israélienne a confirmé l’information plus tard dans l’après-midi, affirmant sur le réseau social X avoir «éliminé» le «terroriste» Abdelaziz Salha.
Les événements du 12 octobre 2000 s’étaient produits à Ramallah, capitale administrative de facto de l’Autorité palestinienne. Là, les réservistes israéliens avaient été arrêtés à un poste de contrôle palestinien, puis conduits à un poste de police et attaqués par la foule qui les avait battus à mort. Abdelaziz Salha était apparu avec ses mains rouges à la fenêtre du commissariat, fenêtre de laquelle le corps d’un des réservistes allait être jeté et l’autre pendu. Le même jour avaient lieu au même endroit les funérailles d’un Palestinien de 17 ans tué la veille par des tirs israéliens, après deux semaines de manifestations palestiniennes réprimées par les forces israéliennes – le début de la seconde intifada. Le cliché immortalisant son geste était resté indélébile dans la psyché des Israéliens, et son souvenir s’était ravivé lors des manifestations pro palestiniennes de l’hiver dernier, notamment lors d’une polémique entourant le blocus de Sciences-Po Paris par des étudiants.
Abdelaziz Salha avait été arrêté par Israël en 2001 et condamné à une peine de prison à vie pour sa participation au double meurtre. Mais il avait été libéré avec plus d’un millier d’autres Palestiniens – dont Yahya Sinwar, l’actuel chef du Hamas et l’un des ordonnateurs du 7 Octobre – lors d’un échange avec le Hamas en octobre 2011 contre le soldat israélien Gilad Shalit, qui avait passé cinq ans en captivité dans la bande de Gaza. Selon l’armée israélienne, Salha était toujours «impliqué dans des activités terroristes» en Cisjordanie, en lien avec le Hamas.