Le début de la fin ? Un «Sommet de la paix» est prévu lundi 13 octobre dans l’après-midi, à Charm el-Cheikh en Egypte, afin de mettre fin à la guerre à Gaza. Les présidents égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et américain Donald Trump doivent présider ce sommet, qui se déroulera en présence de «dirigeants de plus de vingt pays», a annoncé samedi 11 octobre la présidence égyptienne dans un communiqué.
«Le sommet vise à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale», précise le texte, au second jour d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
«Ouvrir une nouvelle page»
Dans le même temps, le mouvement islamiste palestinien a annoncé qu’il commencerait à libérer les otages israéliens dès lundi matin, comme prévu. C’est avant lundi à 11 heures (heure de Paris), qu’aux termes de l’accord entre l’Etat hébreu et le Hamas, les 48 otages, vivants ou morts, doivent être rendus à Israël. En échange, l’Etat hébreu doit libérer 250 «détenus pour des raisons de sécurité» dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1 700 Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.
Interview
C’est cette première phase de l’accord de cessez-le-feu, qui prévoit également le retrait des troupes israéliennes, qui sera discutée lundi après-midi en Egypte. Samedi 11 octobre, Donald Trumpo a précisé qu’il y rencontrerait «de nombreux dirigeants» pour discuter de l’avenir de Gaza, dévastée par plus de deux ans de guerre. Voici les chefs d’Etat qui devraient être présents :
- le président français, Emmanuel Macron, pour marquer son «soutien à la mise en œuvre de l’accord» et pour échanger «avec ses partenaires sur les prochaines étapes» du plan de paix
- le chancelier allemand, Friedrich Merz
- le président turc, Recep Tayyip Erdogan
- le Premier ministre britannique, Keir Starmer
- le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez
- la Première ministre italienne, Giorgia Meloni
- le président du Conseil européen, António Costa
- le secrétaire général des Nations unies, António Guterres
- le roi de Jordanie, Abdallah II
Du côté d’Israël, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou n’a pas donné d’indication sur sa participation ou non au sommet. Mais son porte-parole, Shosh Bedrosian, a indiqué ce dimanche à l’AFP qu’aucun responsable israélien ne sera présent lundi.
En parallèle, le ministre de la Défense, Israël Katz, a annoncé ce dimanche que l’armée israélienne allait détruire, après la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, tous les tunnels du Hamas dans le territoire palestinien. Il a souligné que ces opérations seraient menées dans le cadre de la «démilitarisation» du mouvement islamiste prévue par le plan de Donald Trump, dont la deuxième phase reste encore à être négociée.
Prochaine phase de négociations plus «difficile»
De son côté, le Hamas a annoncé qu’il ne participerait pas, un de ses responsables, Hossam Badran, soulignant dans une interview à l’AFP que le mouvement agissait «par l’intermédiaire des médiateurs qataris et égyptiens». Ce dernier a mis en garde contre des négociations «difficiles» pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit le désarmement de son organisation, l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait d’Israël de Gaza. «La deuxième phase des négociations nécessite des discussions plus complexes et ne sera pas aussi facile que la première phase», a-t-il averti.
Récit
«Nous espérons ne pas revenir [à la guerre], ajoute-t-il, mais le peuple palestinien et les forces de la résistance vont certainement […] utiliser toutes leurs capacités pour repousser l’agression si la bataille leur est imposée». «La remise des armes proposée est hors de question et n’est pas négociable», a affirmé samedi à l’AFP un autre responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.
Le Hamas a évoqué en plusieurs occasions en 2025 un démantèlement progressif de son arsenal (arrêt de la production de nouvelles roquettes, destruction des tunnels vers Israël…), mais à condition qu’il soit assorti d’un projet politique menant à la fin du conflit israélo-palestinien.
Le mouvement islamiste, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne, a maintes fois réaffirmé qu’en l’absence d’une force armée palestinienne, il se réservait un «droit de résister à l’occupation» israélienne.
Mis à jour à 15 heures avec l’absence de responsable israélien au sommet lundi.