Israël et le Hamas s’apprêtent à conclure ce lundi 13 octobre un échange historique : 47 otages israéliens rendus à leur famille contre près de 2 000 prisonniers palestiniens. Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, Israël a publié vendredi la liste de 250 personnes condamnées à perpétuité pour le meurtre d’Israéliens qui seront libérées. A cela s’ajoutent 1 700 Gazaouis, emprisonnés depuis le 7 octobre 2023 mais considérés comme «non terroristes», ainsi que 22 mineurs. Les autorités israéliennes ont précisé ce dimanche 12 octobre que leur libération ne débutera qu’une fois confirmée la remise de tous les otages, vivants et morts, attendue «tôt lundi matin». Ce n’est qu’à ce moment que les bus prendront la route vers les prisons israéliennes. Une quarantaine de Palestiniens condamnés resteront quant à eux derrière les barreaux.
Selon la liste publiée par le ministère israélien de la Justice, 159 des prisonniers libérés sont affiliés au Fatah, tandis que 63 appartiennent au Hamas. Beaucoup ont été condamnés au début des années 2000 pour leur participation à des fusillades, attentats à la bombe ou autres attaques ayant visé des civils, colons ou non, ou des soldats israéliens. Quinze d’entre eux possèdent la nationalité israélienne, les autres résident dans les Territoires palestiniens : 221 sont originaires de Cisjordanie, 16 de Gaza et 12 de Jérusalem-Est. Le document inclut le nom d’Iyad Abu al-Rub, un commandant du Jihad islamique reconnu coupable d’avoir orchestré des attentats suicides en Israël entre 2003 et 2005, qui ont tué 13 personnes, ou encore Samir Abu Naama, membre du Fatah et arrêté en Cisjordanie en 1986.
Le dirigeant Marwan Barghouti exclu de la liste
Selon les termes de l’accord, plus de la moitié d’entre eux seront relâchés à Gaza ou exilés dans des pays voisins après leur libération. En parallèle, 360 corps de Gazaouis seront restitués, avec certaines exceptions, dont Yahya Sinwar, l’ancien chef du Hamas tué en octobre 2024 par l’armée israélienne, et son frère Mohammed.
Plusieurs personnalités emblématiques de la lutte armée palestinienne ont en revanche été exclues de la liste des libérés. Parmi elles, Marwan Barghouti, l’un des dirigeants politiques palestiniens les plus influents. Condamné à cinq peines de prison à vie pour son rôle dans des attentats durant la seconde intifada, il est considéré par beaucoup comme un leader potentiel pour l’avenir de la Palestine. Ahmad Saadat, chef du Front populaire de libération de la Palestine, ainsi que Hassan Salamé et Abbas al-Sayyed, tous condamnés à perpétuité pour des attentats meurtriers, resteront également en prison. Cette sélection controversée a été dénoncée par le Hamas, qui continue de réclamer leur libération. L’échange, longuement négocié, s’inscrit dans un contexte humanitaire dramatique. La libération des prisonniers et la restitution des corps surviennent alors que Gaza reste largement détruite par les combats, avec des milliers de familles déplacées et un risque majeur de famine.