C’est l’un des membres français les plus dangereux du groupe Etat islamique. Adrien Guihal, alias Abou Oussama al-Faransi, est visé par un mandat d’arrêt international depuis 2015. Ce vétéran du jihad français avait prêté sa voix à la revendication de l’attentat de Nice qui avait fait 86 morts, le 14 juillet 2016. L’homme âgé d’une quarantaine d’années sera jugé en Irak, aux côtés de 46 autres ressortissants français récemment transférés de Syrie, a annoncé ce jeudi 25 septembre une source proche de l‘enquête.
Originaire de Seine-Saint-Denis et converti à l’islam en 2002, Adrien Guihal a été arrêté la première fois en 2008 pour un projet d’attentat contre le bâtiment des renseignements généraux à Paris. Après avoir purgé sa peine en prison, il rejoint les rangs de l’Etat islamique en 2015. C’est aussi par sa voix que l’EI revendique l’assassinat à Magnanville, dans les Yvelines, d’un couple de policiers en juin 2016. Il est arrêté en mai 2018 à Raqqa, en Syrie, où il passe plusieurs années dans des prisons kurdes avant d’être transféré en Irak en juillet.
Appartenance au groupe jihadiste «prouvée»
Les tribunaux irakiens ont prononcé des centaines de condamnations à mort et de peines de prison à perpétuité contre des personnes reconnues coupables de «terrorisme», y compris des centaines de combattants étrangers de l’EI, dont certains capturés en Syrie et transférés de l’autre côté de la frontière. En 2019, ils ont condamné 11 ressortissants français à mort. Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé le caractère précipité de ces procès pour «terrorisme». Mais ici, la source irakienne est claire. Si «les interrogatoires des 46 ressortissants français se poursuivent», leur appartenance au groupe jihadiste a bien «été prouvée».
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L’année dernière, après la fin de la mission d’enquête des Nations unies sur ces crimes, l’Irak a créé un Centre national pour la coopération judiciaire internationale, chargé de documenter les crimes du groupe jihadiste et d’assurer la coordination avec les différents pays concernés. Mais la question du rapatriement des suspects français et de leurs familles reste un sujet très sensible. Pour le moment, Paris a rapatrié 179 enfants et 60 femmes – la plupart détenus dans des camps en Syrie.