Les affrontements entre Israël et le Hamas palestinien se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi, alors que la France a proposé au conseil de sécurité de l’ONU une résolution pour instaurer un cessez-le-feu. L’aviation israélienne a continué de frapper Gaza dans la nuit, selon un correspondant de l’AFP sur place. Dans l’enclave palestinienne, les avions volant à basse altitude ont maintenu de nombreux habitants éveillés.
«Nous sommes tous terrifiés par les explosions»
Au moins 217 Palestiniens, dont 63 enfants, ont été tués dans des raids israéliens depuis le 10 mai, selon le ministère de la Santé de Gaza. Dans le même temps, 12 Israéliens ont été tués par des tirs de roquettes palestiniennes, selon la police israélienne. Par ailleurs, selon les autorités palestiniennes, les forces israéliennes ont tué 24 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 10 mai.
«Nous sommes tous terrifiés par le son des explosions, des missiles et des avions», a affirmé Randa Abou Sultan, 45 ans, une mère de sept enfants qui a passé la nuit blottie dans une seule pièce avec sa famille. «Mon fils de quatre ans dit qu’il a peur, s’il s’endort, de nous retrouver tous morts à son réveil.»
Mardi soir, un photographe de l’AFP a rapporté avoir vu des traînées lumineuses dans le ciel au moment où le dispositif de défense antimissiles israélien interceptait des roquettes tirées depuis la bande de Gaza.
L’armée israélienne dit avoir ciblé ce qu’elle appelle «le métro» – des tunnels permettant selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions ainsi que des maisons de commandants du Hamas, affirm«Mon fils de quatre ans dit qu’il a peur, s’il s’endort, de nos retrouver tous morts à son réveil.»
France, Egypte et Jordanie présentent une résolution
Bloqué depuis huit jours par Washington sur l’adoption d’une simple déclaration sur le conflit, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est à nouveau séparé mardi soir sans accord. Mais la France a annoncé avoir présenté une résolution appelant à un cessez-le-feu, en coordination avec l’Egypte et la Jordanie.
Mardi soir, plusieurs pays membres du Conseil de sécurité ont indiqué à l’AFP n’avoir pas encore reçu le texte français, qui serait «court et simple», selon une source diplomatique. Outre un appel à une «cessation des hostilités», il demanderait «d’accorder un accès humanitaire pour les gens qui en ont besoin», a expliqué un autre diplomate sous couvert d’anonymat.
Lors d’une réunion à huis clos, «nous avons entendu la proposition faite par notre collègue français au Conseil et, pour la Chine, assurément, nous soutenons tous les efforts facilitant une fin de crise et un retour de la paix au Proche-Orient», a déclaré à quelques journalistes l’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, président en exercice en mai du Conseil.
L’ambassadeur chinois a précisé que le dernier texte de la déclaration proposée par son pays, la Norvège et la Tunisie, rejeté encore lundi par les Etats-Unis, restait sur la table du Conseil de sécurité. Outre le soutien explicite de la Chine au projet de résolution de la France, la Russie est encline aussi à adopter le texte, a indiqué à l’AFP l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitry Polyanskiy. Une autre médiation est également en cours, via l’ONU, aidée du Qatar et de l’Egypte.
Le président américain Joe Biden a exprimé pour la première fois son soutien à un «cessez-le-feu», lors d’un entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien. «Nous continuerons le temps qu’il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d’Israël», a toutefois martelé M. Nétanyahou.