La reprise en accéléré du pouvoir par les talibans avec la chute de Kaboul avait sidéré dimanche. Les scènes de panique et de confusion à l’aéroport de la capitale qui ont fait au moins sept morts, lundi, ont provoqué la stupeur et rajouté à la crise qui signe l’échec des Occidentaux et annonce de nouveaux rapports de force.
L’heure des critiques aux Etats-Unis
A Washington, l’habituel «Blame Game», la grande foire aux reproches, a déjà commencé. Après avoir entendu la semaine dernière Anthony Blinken, secrétaire d’Etat, se déclarer «surpris» par l’avance rapide des talibans, les agents de la CIA et d’autres services de renseignement américains ont pressenti qu’on leur ferait bientôt porter la responsabilité du fiasco des décideurs politiques. Dimanche, Michael Morell, ancien numéro 2 de la CIA, n’y est pas allé par quatre chemins : «Ce qui se passe en Afghanistan ne résulte pas d’un échec du renseignement, tweetait-il, mais de celui des politiques successives de plusieurs administrations américaines. Parmi tous les protagonistes, ces dernières années, la communauté du renseignement est celle qui a perçu la situation afghane avec le plus d’acuité.» Ce