Le secrétaire général des Nations unies avait rappelé, quelques heures plus tôt, que «deux millions de civils à Gaza dépendent de l’aide critique de l’UNRWA pour leur survie au quotidien». Malgré cette alerte d’António Guterres, la France se joint à la longue liste des pays se mettant en retrait de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), tout en se distinguant, puisqu’elle refuse d’aller jusqu’à la suspension formelle des aides. «La France n’a pas prévu de nouveau versement au premier trimestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs, en s’assurant que toutes ses exigences de transparence et de sécurité de l’aide sont bien prises en compte», a fait savoir ce dimanche 28 janvier le ministère des Affaires étrangères.
L’UNRWA a salué dans l’après-midi, sur X, la décision de la France de ne pas formellement «suspendre son soutien». «Nous nous tenons prêts à l’informer, comme tous nos partenaires, des efforts soutenus menés par l’Agence afin de respecter les principes humanitaires de neutralité et transparence», a-t-elle ajouté.
Evoquant des accusations d’une «exceptionnelle gravité», Paris, qui a versé 60 millions d’euros d’aide à l’UNRWA en 2023, dit ainsi vouloir attendre «que les enquêtes lancées ces derniers jours permettent de faire toute la lumière sur les faits passés et soient assorties de mesures concrète». Cette décision intervient après que des employés ont été accusés par Israël d’être impliqués dans l’attaque terroriste sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Nous accueillons positivement la décision de @francediplo de ne pas suspendre son soutien à @UNRWA
— UNRWA Partners (@UNRWAPartners) January 28, 2024
Nous nous tenons prêts à l'informer, comme tous nos partenaires, des efforts soutenus menés par l'Agence afin de respecter les principes humanitaires de neutralité et transparence🇫🇷 https://t.co/e0UZngQt2R
La pression diplomatique ne cesse de s’accentuer malgré la décision, dès vendredi, de l’agence onusienne de licencier douze de ses agents, après avoir reçu des informations de la part d’Israël sur «l’implication supposée de plusieurs de ses employés». Une enquête approfondie a aussitôt été ouverte. La nature de cette possible implication n’a en revanche pas été révélée.
Huit pays arrêtent leur soutien
Dans la foulée de ces révélations, les Etats-Unis en tête ont annoncé la suspension de leurs financements de l’UNRWA, suivis par l’Allemagne, la Finlande, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, les Pays-Bas et l’Italie. Au total, ce sont donc huit pays qui ont arrêté leur soutien. La Suisse et la France attendent en revanche d’avoir plus d’informations avant de prendre une décision plus définitive sur leurs versements.
Israël, qui espère «faire cesser» toutes les activités de l’agence qu’elle critique de longue date, a affirmé vouloir s’assurer que l’UNRWA «ne fera pas partie» de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
L’attaque surprise du Hamas en Israël a fait environ 1 140 morts, principalement des civils, et 250 personnes avaient été emmenées en otages. L’offensive militaire contre le Hamas lancée ensuite par Israël dans la bande de Gaza a fait plus de 26 000 morts, principalement des civils, selon les chiffres invérifiables donnés par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, qui dirige le territoire.
Mise à jour : à 16 h 55 avec la réaction de l’UNRWA.