C’est trop peu pour Berlin. Les «premiers progrès limités» pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza restent «très insuffisants» a jugé ce samedi 2 août le gouvernement allemand. Une prise de position qui n’a pas été suivie de sanctions envers Israël malgré un ton de plus en plus sévère de la part de Berlin.
Après la visite de son chef de la diplomatie Johann Wadephul dans la région jeudi et vendredi, Berlin «constate des premiers progrès limités dans [l’acheminement de] l’aide humanitaire pour la population de la bande de Gaza, qui restent toutefois très insuffisants pour alléger la situation d’urgence», a déclaré le porte-parole du gouvernement Stefan Kornelius dans un communiqué.
Reportage
«Israël demeure tenu de garantir une fourniture complète de l’aide», a exhorté le ministre Kornelius.
Dans le même temps, le gouvernement mené par le chancelier Friedrich Merz «exprime son inquiétude concernant des informations selon lesquelles de grandes quantités d’aide humanitaire seraient retenues par le Hamas et des organisations criminelles».
Selon une source gouvernementale, Berlin est partagé entre le fait que le nombre de livraisons d’aide humanitaire permises par Israël «a considérablement augmenté» avec «environ 220 camions par jour» atteignant Gaza, et le fait qu’«entre 50 et 100 % de ces livraisons» seraient détournées à des fins militaires par les ennemis d’Israël.
Un arrêt partiel des livraisons d’armes parmi les pistes de sanctions contre Israël
Soutien fidèle d’Israël du fait de sa responsabilité dans la Shoah, Berlin formule des critiques de plus en plus fermes sur la guerre à Gaza et la situation en Cisjordanie occupée.
Lors d’une réunion du cabinet de sécurité du gouvernement allemand samedi, «les différentes options de pression connues [sur Israël] ont été discutées sans qu’une décision ne soit prise», a indiqué la même source gouvernementale. Parmi ces pistes, un arrêt partiel des livraisons d’armes à Israël, qui suscitent des critiques en Allemagne.
Vendredi 1er août, l’armée allemande, comme d’autres pays cette semaine dont la France, a commencé à larguer des vivres au-dessus de la bande de Gaza, avec près de 14 tonnes de nourriture et de produits médicaux lors des deux premiers vols.
Néanmoins, les agences internationales jugent ces aides insuffisantes. Selon l’ONU, 6 000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza. Après près de 22 mois d’une guerre dévastatrice, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d’une «famine généralisée» selon l’ONU et est totalement dépendante de l’aide humanitaire.