La rédaction de Libération résume les principales actualités du jour sur le conflit au Proche-Orient.
Gaza : nouveau veto américain au conseil de sécurité de l’ONU
Les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué ce jeudi l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, un projet porté par la majorité des membres qui ne renoncent pas malgré les vétos américains répétés. Le projet, qui réclamait la fin des restrictions à l’aide humanitaire et exigeait «un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza», ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages, a recueilli 14 voix pour et une contre.
Les hôpitaux au bord de l’effondrement dans la ville de Gaza
Les bombardements menés par l’armée israélienne sur la ville de Gaza ce jeudi provoquent de nouveaux déplacements de population et laissent les hôpitaux «au bord de l’effondrement» selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Les blessés et les personnes handicapées ne peuvent se mettre en sécurité, ce qui met leur vie en grave danger. Les hôpitaux, déjà débordés, sont au bord de l’effondrement alors que l’escalade de la violence bloque l’accès et empêche l’OMS d’acheminer des fournitures vitales», a déploré Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
Gaza-City : 79 morts et 228 blessés selon le ministère de la Santé de l’enclave
L’armée israélienne mène ce jeudi 18 septembre d’intenses bombardements sur la ville de Gaza après y avoir annoncé une opération terrestre majeure. Le ministère de la Santé a annoncé la mort de 79 personnes et 228 blessés au cours des dernières 24 heures. Parmi les victimes, le ministère annonce que 9 d’entre elles sont mortes et 33 ont été blessées en cherchant de l’aide humanitaire.
Par ailleurs, un homme armé à bord d’un camion d’aide humanitaire a tué par balles deux personnes à un poste-frontière entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie, ont indiqué l’armée et un service israélien de premiers secours. Il a été «neutralisé», selon l’armée.
Des juifs ultraorthodoxes caillassent un véhicule de l’armée après l’interpellation de déserteurs
Un fourgon militaire transportant des déserteurs juifs ultraorthodoxes a été pris pour cible par des manifestants ultraorthodoxes dans la nuit, ont indiqué l’armée et la radio militaire. Les déserteurs avaient été arrêtés par l’armée israélienne pour être conduits en prison.
«Alors qu’ils étaient en route vers la prison militaire […] plusieurs manifestants ont jeté des pierres et pulvérisé du gaz lacrymogène en direction du véhicule», a indiqué l’armée. Un des détenus a réussi à s’échapper.
Les effectifs de l’armée israélienne sont sous pression depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Des milliers d’appels à la conscription ont été envoyés ces derniers mois à des juifs ultraorthodoxes, jusque-là exemptés de service militaire.
Amnesty lance un appel pour l’arrêt du soutien des entreprises et des Etats au «génocide»
L’ONG Amnesty International a lancé jeudi un appel aux Etats et entreprises à cesser leurs activités «contribuant directement ou pas» au «système d’apartheid contre les Palestiniens» sous le contrôle d’Israël et au «génocide à Gaza».
Amnesty cible nommément dans son rapport quinze entreprises israéliennes et étrangères pour lesquelles l’ONG «a rassemblé des preuves crédibles de leur contribution aux actions illégales d’Israël». Une liste non exhaustive qui compte par exemple Boeing, Hikvision, leader mondial chinois de la technologie de reconnaissance faciale, ou le fabricant de logiciels américain Palantir.
Le rapport fait suite à celui publié lundi par plus de 80 ONG qui appelait les États et entreprises, notamment européens, à mettre fin à leur «commerce avec les colonies illégales» d’Israël dans les territoires occupés palestiniens.
L’Espagne va enquêter sur les «violations des droits humains», en coopération avec la CPI
«Le procureur général de l’Etat a publié un décret décidant la création d’une équipe de travail chargée d’enquêter sur les violations du droit international des droits humains à Gaza» , a indiqué le parquet espagnol dans un communiqué.
Il précise son objectif : «recueillir des preuves et les mettre à disposition de l’organe compétent». Selon le procureur général, les éléments recueillis pourront servir comme «preuves à charge des crimes commis».
L’Espagne, un des premiers pays à avoir reconnu l’Etat de Palestine en mai 2024, fait d’ailleurs partie des pays qui ont rejoint la procédure lancée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) accusant Israël de commettre un «génocide» dans la bande de Gaza.
Le Pape ne «peut pas se prononcer» sur l’existence d’un «génocide»
Dans un entretien publié dans le livre Léon XIV, citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle, qui sort ce jeudi au Pérou, le pape estime que le Vatican «ne peut pas se prononcer» à ce stade pour qualifier la guerre menée par Israël à Gaza de «génocide».
«Le mot «génocide» est de plus en plus utilisé. Officiellement, le Saint-Siège estime que nous ne pouvons pas nous prononcer à ce sujet pour le moment», a déclaré Léon XIV dans cet entretien réalisé en juillet.
Depuis son élection le 8 mai, le pape a multiplié les appels au cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages détenus par le Hamas. Mercredi, il a dénoncé le déplacement forcé des Gazaouis qui «survivent dans des conditions inacceptables».
Mise à jour à 21 h 45 avec le véto américain à l’ONU