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Liberté de la presse

Algérie : un journaliste français condamné à sept ans de prison ferme pour avoir voulu écrire sur un club de foot

Le groupe So Presse et Reporters sans frontières ont annoncé ce dimanche 29 juin la condamnation de Christophe Gleizes pour «apologie du terrorisme». Le Français de 36 ans avait été arrêté en mai 2024.
Christophe Gleizes avait été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou. (So Foot)
publié le 29 juin 2025 à 19h58

De la prison ferme pour avoir tenté d’écrire un article sur un club de football. Le journaliste français Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison ferme en Algérie, notamment pour «apologie du terrorisme», ont annoncé ce dimanche 29 juin Reporters sans frontières (RSF) et son employeur, le groupe So Press, en dénonçant une sanction «injuste». «Un appel sera interjeté dès demain, lundi 30 juin», a indiqué RSF, selon qui cette condamnation est intervenue «au terme d’un contrôle judiciaire de treize mois».

Journaliste indépendant de 36 ans, collaborateur des magazines So Foot et Society (groupe So Press), Christophe Gleizes s’est rendu en Algérie en mai 2024, notamment pour un sujet sur le club de la Jeunesse sportive de Kabylie. Selon RSF, il a été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou (dans le nord du pays) et placé sous contrôle judiciaire, pour «être entré dans le pays avec un visa touristique, pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”».

Demande d’aide diplomatique

«Ces dernières accusations, sans fondement et totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou, par ailleurs responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021», a indiqué l’ONG de défense de la presse. Les deux premiers échanges entre les deux hommes «ont eu lieu bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes», souligne RSF, et «le seul échange survenu en 2024 visait à la préparation de son reportage sur le club de football, la JSK, ce dont Christophe Gleizes ne s’est jamais caché».

«Sa condamnation à sept ans de prison n’a aucun sens et ne démontre qu’un fait : rien n’échappe à la politique aujourd’hui et la justice algérienne a manqué une importante occasion de sortir par le haut dans cette affaire», s’est indigné le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin. Le fondateur de So Press, Franck Annese, a également réagi : «Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement, pour que la justice l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction.»