«C’est un homme droit, un tsadik [un sage, ndlr]», a déclaré la députée d’extrême droite israélienne Limor Son Har-Melech le 19 septembre, sa voix pleine d’émotion, lors du lancement d’une cagnotte visant à financer la campagne Justice pour Amiram. En quarante-huit heures, celle-ci avait récolté près de 200 000 euros. Au moins treize autres des 120 membres de la Knesset ont rejoint publiquement la cause.
Amiram ben Uliel purge une peine de prison à perpétuité pour avoir, un soir de juillet 2015, lancé plusieurs cocktails Molotov à l’intérieur de la maison de la famille Dawabsheh, dans le village palestinien de Douma, au sud de Naplouse. Les parents Sa’ad et Raham ont succombé à leurs blessures quelques jours plus tard, leur nourrisson Ali est mort dans les flammes. Seul le fils aîné, Ahmad, 4 ans à l’époque, a survécu.
«Usurpateurs»
Il aura fallu plus de quatre ans pour condamner Ben Uliel, sur la base d’une confession obtenue sous la torture. «Je ressens la peine de ce juif, de ce frère», explique Tzlil Israël Kalish. Cet ancien kibboutznik de 37 ans aujourd’hui religieux, les yeux sympathiques et les mains puissantes, chapeaute la campagne. «Officiellement, on ne dit pas qu’il est innocent. Même s’il y a beaucoup d’indications que ce meurtre a été commis par des Arabes», assure-t-il sans preuves.
Tzlil Israël Kalish se balade avec une remorque aménagée en minuscule cellule, pour sensibiliser le public israélien aux conditions de détention de Ben Uliel. Pl