La délégation est partie samedi 27 septembre après le Shabbat : une dizaine de personnes, le gratin de l’establishment des colonies israéliennes en Cisjordanie, sous l’égide du conseil représentatif de Yesha, s’est mis en route pour New York «dans le but de soutenir notre Premier ministre [Benyamin Nétanyahou, ndlr] et lui faire entendre la voix de Judée-Samarie». L’heure est grave : Donald Trump insiste sur le fait qu’Israël n’annexera pas la Cisjordanie occupée par l’Etat hébreu depuis 1967. Or c’est précisément la revendication principale des colons, le but de leur existence, renforcé depuis le 7 Octobre par un argument sécuritaire qui n’a jamais fait autant consensus dans l’Etat hébreu.
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En Israël, la sécurité est l’argument prioritaire, or la défaite militaire du Hamas semble désormais sans appel. La guerre met en danger les soldats et les otages, seuls prismes de la douleur : les Israéliens pourraient donc bien l’accepter, même à contrecœur, le plan Trump-Blair-Kushner. Par contre, si la Cisjordanie est donnée aux Palestiniens, «Kfar Saba sera Kfar Aza», menacent les organisations de colons, comparant une banlieue résidentielle de Tel-Aviv à un des villages martyrisés du 7 Octobre.
Pression de la délégation
Benyamin Nétanyahou a construit sa carrière politique sur son accès privilégié à la société américaine, qu’il pratique de manière experte. Il a toujours profité de ce rôle d’intermédiaire : aux Israéliens, en particulier ceux de son camp politique, pourtant allergiques à l’