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Après les frappes à Doha, le Qatar menace de se retirer de la médiation en faveur d’une trêve à Gaza

Le Premier ministre Al-Thani a interrogé mercredi l’implication de son pays dans de futurs pourparlers entre Israël et le Hamas et réclamé que le Premier ministre israélien soit «traduit en justice».

L'émir du Qatar et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères rencontrant le prince héritier de Jordanie et le ministre jordanien des Affaires étrangères à Doha, le 10 septembre 2025. (Qatar Amiri Diwan /AFP)
Publié le 11/09/2025 à 8h19, mis à jour le 11/09/2025 à 8h21

Au lendemain des frappes israéliennes contre des chefs du Hamas à Doha, survenues mardi 9 septembre, l’espoir de voir aboutir des négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza et libérer les otages semble avoir une nouvelle fois disparu. Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a ainsi déclaré mercredi que son pays réévaluait son rôle de médiateur dans les négociations sur une trêve dans l’enclave. «J’ai réfléchi à l’ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ne faisait que nous faire perdre notre temps», a fustigé le dirigeant qatari dans une interview sur CNN.

Le Qatar «réévalue tout» concernant son implication dans de futurs pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza et discute des prochaines étapes avec Washington, a-t-il ajouté, alors que l’armée de l’air israélienne a visé mardi des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale de ce pays allié des Etats-Unis et abritant régulièrement des pourparlers. Le Qatar est un médiateur clé dans les négociations en cours.

«Je pense que ce qu’a fait Nétanyahou, c’est d’avoir tué tout espoir pour les otages», a indiqué Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, qualifiant cette attaque de «terrorisme d’Etat». Les familles des otages «comptent pourtant sur cette médiation. C’est leur seul espoir», a-t-il encore déploré, assurant avoir rencontré une famille d’otages le matin même de l’attaque israélienne à Doha. Il a également soutenu que le Premier ministre israélien devait «être traduit en justice».

Israël menace de frapper ses ennemis

Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d’Israël, qui a dit en être «très mécontent». Selon des sources du Hamas, six personnes ont été tuées dans ces frappes.

Malgré les critiques internationales, Nétanyahou avait de son côté averti les autorités qataries et «les nations qui hébergent des terroristes» : «vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons». «La politique sécuritaire d’Israël est claire : son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher», a également mis en garde le ministre de la Défense, Israël Katz. «Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n’acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite», a-t-il ajouté.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU à la demande du Qatar se tiendra ce jeudi.