L’armée israélienne a déclaré lundi à la mi-journée que les villes des alentours de Gaza étaient désormais sûres. Par précaution, les habitants sont tout de même sommés de rester chez eux – des hommes du Hamas pourraient encore se trouver dans les environs, cachés, en attendant leur tour.
A Sdérot, ville de 27 000 habitants, il est difficile de vérifier chaque appartement, pièce par pièce. La tension reste palpable, on entend encore des tirs. «On nous dit que c’est libéré, mais en même temps on nous dit qu’il y a peut-être encore des Hamasnikim. On ne sait plus quoi penser», dit Avshalom Krispel, hyperactif au caractère bien trempé – il fait la cuisine tout en faisant rire son ex-femme et ses enfants, qui sont venus passer ce moment difficile avec lui.
La police et les soldats patrouillent en véhicules blindés, la mitraillette à la fenêtre. Soudain on entend une voix féminine déshumanisée : «Tzeva Adom. Tzeva Adom.» («couleur rouge», le signal de l’alerte aux bombes). Les sirènes n’ont pas eu le temps de rugir que retentissent sifflements et détonations – des interceptions du dôme de fer sans doute. On regarde passer – trop tard pour chercher un abri, on a à peine le temps de se jeter à terre, l’alerte est déjà passée. I