Depuis dimanche 8 décembre, l’armée israélienne pilonne les installations militaires en Syrie, un des objectifs affichés étant de détruire les éventuels stocks résiduels d’armes chimiques du régime déchu de Bachar al-Assad. «Même si rien de concret ne justifie aujourd’hui cette crainte, l’hypothèse que des neurotoxiques comme le gaz sarin puissent tomber entre les mains d’une coalition jihadiste est inquiétante», réagit Olivier Lepick, spécialiste des armes chimiques et biologiques, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. Les neurotoxiques, ou organophosphorés, sont des composants chimiques qui s’attaquent au système nerveux.
Par «arme chimique», on entend à la fois une substance toxique et son mode de dissémination, soit, pour un usage militaire, des bombes, obus ou missiles. La Syrie en a développé à grande échelle, avec le soutien de Moscou, comme arme de dissuasion contre Israël. «Au fil du temps, le programme est devenu de plus en plus indépendant, et a reçu le soutien involontaire d’entreprises occidentales», rappelle Philipp C. Bleek, qui fut membre du Groupe d’intégration des armes chimiques syriennes du département de la Défense américain.
1 400 morts lors du massacre de la Ghouta en 2013
Les armes empoisonnées et les vapeurs toxiques sont aussi vieilles que la guerre, mais à cause des souffrances inte