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Proche-Orient

Assaut du Hamas : qui sont les Français portés disparus depuis le 7 octobre ?

Guerre au Proche-Orientdossier
Huit Français ont disparu en Israël dans le chaos des attaques terroristes. Pour leurs familles, qui ont parfois assisté à leur enlèvement, ils sont retenus en otage par le Hamas.
Lors d'une manifestation pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 11 novembre 2023. (Ahmad Gharabli /AFP)
publié le 21 novembre 2023 à 18h59

Leurs familles sont sans nouvelles d’eux depuis plus de six semaines. Parmi les 240 otages du Hamas pourraient se trouver huit Français portés disparus depuis les attaques terroristes. Des Franco-Israéliens pour la plupart, qui ont disparu dans le chaos du 7 octobre quand le kibboutz où ils vivaient a été attaqué ou lorsque les terroristes du Hamas sont entrés dans le festival Tribes of Nova. Alors qu’un accord pour la libération de 50 à 100 otages serait imminent, leurs proches espèrent que leurs noms seront sur la liste.

Eitan Yahalomi, 12 ans et Ohad Yahalomi, 49 ans

Le petit garçon a été enlevé à moto du kibboutz de Nir Oz, situé à quelques kilomètres à peine de la bande de Gaza. A l’aube du 7 octobre, toute sa famille s’est réfugiée en pyjama dans le mamad, la pièce sécurisée de la maison. La porte fermait mal. Son père, Ohad Yahalomi, lui aussi porté disparu, a défendu l’entrée, arme au poing, quand les hommes du Hamas ont pénétré dans la maison. Selon le témoignage de sa famille, il aurait été blessé et laissé gisant au sol.

Eitan, sa mère Batsheva et ses deux jeunes sœurs ont eux été embarqués par les terroristes sur deux motos. Ils roulaient en direction de Gaza quand des chars israéliens sont apparus. La mère du jeune garçon a réussi à s’échapper avec ses deux filles et à rejoindre le kibboutz pour tenter de secourir son mari. Mais à leur arrivée, Ohad Yahalomi avait disparu. La moto emmenant Eitan a, elle, continué sa route vers Gaza. «Eitan est amoureux de la nature et des animaux, c’est un passionné de foot et de randonnée, écrit sa grand-mère dans une lettre à Emmanuel Macron publiée dans le JDD. Plus on attend [son retour] et plus notre cœur se déchire.»

Erez Kalderon, 12 ans, Sahar Kalderon, 16 ans, Ofer Kalderon, 53 ans

Au matin du 7 octobre, plusieurs membres d’une autre famille de Nir Oz ont disparu. Ofer, charpentier amateur de VTT, s’est réfugié dans l’abri de sa maison avec deux de ses enfants, Erez, petit brun de 12 ans aux incisives écartées, et Sahar, sa sœur aînée à la longue chevelure. Hadas, la mère des enfants, et l’ex-femme de Ofer, est cachée dans une autre maison. Ils s’écrivent. «Le dernier message que j’ai eu de mon fils était : “Maman, fais attention, sois silencieuse, je t’aime !”». Elle écrit à ses enfants, leur dit que tout ira bien. «Je croyais leur mentir, que c’était moi qui allais partir.» Vers 8 h 30, son ex-mari lui dit que leur abri a été forcé, qu’ils ont fui et se cachent dans un buisson. Puis plus rien. L’armée israélienne qui mettra longtemps à arriver ne les a pas retrouvés. Hadas Kalderon, qui a perdu sa mère et sa nièce dans l’attaque, est persuadée que ses enfants et son mari sont captifs à Gaza. Depuis Tel Aviv, elle se bat pour leur libération. «Je dis à tout le monde que la guerre peut attendre, qu’il faut parler au Qatar, qu’il faut parler au Hamas. Qu’il faut libérer les enfants», expliquait-elle à Libération fin octobre.

Mia Schem, 21 ans

L’apprentie tatoueuse franco-israélienne a été enlevée au festival Tribes of Nova. Des Français portés disparus, c’est la seule qu’on sait avec certitude être otage du Hamas. Le 17 octobre, elle est apparue dans une vidéo du mouvement islamiste. On la voit blessée au bras, en train d’être soignée, puis articulant, le visage livide, quelques phrases d’hébreu probablement dictées par ses geôliers : «Je m’appelle Mia Shem, j’ai 21 ans et je viens de Shoham. Je suis actuellement à Gaza. […] Ils s’occupent de moi, me donnent des médicaments, tout va bien. Je vous demande de me ramener à la maison le plus vite possible, de me ramener dans ma famille.»

Orion Hernandez Radoux, 32 ans

Père d’un petit garçon de deux ans, le Franco-Mexicain participait au festival Tribes of Nova avec son amie allemande Shani Louk. La jeune femme enlevée par le Hamas a depuis été déclarée morte par l’armée israélienne. Selon ses proches qui ont témoigné auprès du Parisien, Orion Hernandez Radoux aurait d’abord réussi à fuir l’attaque avec un ami avant d’être rattrapé par le Hamas. L’homme qui l’accompagnait a été retrouvé mort trois jours plus tard. Sa famille n’a reçu aucune nouvelle, mais peu de temps après sa disparition, des SMS haineux, écrits en arabe, ont été adressés à ses proches depuis son portable.

Eliya Toledano, 27 ans

Quatrième d’une fratrie de cinq enfants, Eliya Toledano, organisateur de mariages et de bar-mitsva, doit avoir 28 ans mercredi 22 novembre. Lui aussi a disparu lors de l’attaque du festival, où il se serait rendu avec son amie Mia Schem. Selon son frère Daniel, qui aurait reçu des informations des services de renseignement israéliens, il serait détenu en otage par le Hamas.