Il était environ 1 h 30 du matin, dimanche, quand un homme a ouvert le feu sur un bus transportant des pèlerins juifs, au pied de la Vieille Ville de Jérusalem. Huit personnes ont été blessées, dont deux grièvement – un ressortissant américain et une femme enceinte de six mois. Rapidement transportée à l’hôpital, elle a subi une césarienne d’urgence, mais son bébé n’a pas survécu, indique le quotidien israélien Haaretz.
Selon le témoignage du chauffeur du bus, Daniel Kanievsky, recueilli par la radio publique israélienne Kan, l’attaque a eu lieu lorsque le véhicule, bondé, a marqué l’arrêt au Tombeau de David. «Nous avons ouvert la rampe pour quelqu’un en fauteuil roulant, et c’est alors que la fusillade a débuté. Tout le monde s’est jeté à terre, en criant. J’ai essayé de fuir mais le bus ne pouvait pas démarrer avec la rampe ouverte», a-t-il témoigné devant son bus criblé de balles.
Reportage
Le quartier a été aussitôt bouclé par les forces de sécurité, lancées à la recherche du tireur, qui est parvenu à prendre la fuite. Plusieurs heures plus tard, la police a annoncé l’arrestation d’un suspect. «Le terroriste est entre nos mains», a déclaré à la radio publique Eli Levy, un porte-parole de la police.
Un suspect de 26 ans
Selon le quotidien Haaretz, qui s’appuie sur des sources policières, le suspect serait un Arabe israélien de 26 ans, résident de Jérusalem Est, et déjà condamné dans le passé à cinq ans de prison pour une attaque au couteau. Après avoir été identifié par la police, qui était sur le point de l’arrêter dans le quartier de Silwan, il aurait pris un taxi et se serait rendu dans un commissariat, environ six heures après l’attaque.
«Tous ceux qui veulent nous faire du mal doivent savoir qu’ils paieront le prix de toute atteinte à nos civils», a déclaré dans un communiqué le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a salué «une opération héroïque», sans la revendiquer formellement. «Notre peuple continuera à résister et à combattre l’occupant avec tous les moyens», a indiqué le Hamas dans un communiqué. Le Jihad islamique ainsi que les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du mouvement Fatah, ont également salué l’attaque contre le bus.
Spirale de violences
Parmi les huit blessés figurent quatre membres d’une famille américaine de Brooklyn (New York). Placé sous respirateur artificiel, le père se trouverait dans un état critique, indique le média juif orthodoxe YWN, qui précise que la famille était arrivée en Israël il y a quelques jours.
«Nous pouvons confirmer que des citoyens américains font partie des victimes. Nous rassemblons davantage d’informations», a commenté un porte-parole de l’ambassade américaine à Jérusalem. Sur Twitter, la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, a dit «prier pour la famille de Brooklyn et tous les autres blessés de l’horrible attaque terroriste à Jérusalem».
Au printemps, 19 personnes – en majorité des civils israéliens – avaient été tuées, principalement dans des attaques menées par des Palestiniens. Trois assaillants arabes israéliens avaient également été tués. Dans la foulée, les autorités israéliennes ont multiplié les opérations en Cisjordanie occupée, plongeant la région dans une spirale de violence. Plus d’une cinquantaine de Palestiniens avaient été tués, incluant des combattants et des civils, dans des opérations et des incidents en Cisjordanie.
Reportage
La semaine dernière, l’armée israélienne a mené ce qu’elle a qualifié d’«opération préventive» contre le Jihad islamique dans la bande de Gaza, qui a répliqué avec des salves de roquettes contre Israël. Au moins 49 Palestiniens, dont des combattants du Jihad islamique mais aussi des enfants, ont péri dans ce week-end d’escalade militaire qui s’est soldé dimanche dernier par une trêve favorisée par la médiation de l’Egypte.