Samedi 7 octobre au matin, les Israéliens se sont réveillés dans un nouveau monde, qui prenait la forme de tous leurs cauchemars. Sur leurs téléphones défilaient presque en direct des images redoutées du passé – soldats lynchés, cadavres de civils mitraillés – et d’autres visions, celles-ci jusqu’à présent impensables. Des familles en larmes, tenues en joue dans leur cuisine par des militants du Hamas cagoulés. Une dame âgée, sans doute sénile, qu’on fait parader au volant de sa voiturette de golf dans une avenue de Gaza, après lui avoir fait mimer le «V» de la victoire. Des conscrits abattus en sous-vêtements, chargés à l’arrière d’un pick-up comme de la viande. Et cette foule de festivaliers qui courent, affolés, dans la plaine. Ils participaient à une rave «nature et paix» dans la nuit de vendredi à samedi, jusqu’à l’aube. Jusqu’au moment où les assaillants se matérialisèrent dans le ciel, en parapentes à hélice. Des dizaines seront fauchés par balles, autant enlevés jusqu’à Gaza.
Collision de deux univers,