Ce rapport est le premier d’une longue série d’enquêtes internes lancées au sein des Forces de défense israéliennes. Dans un texte publié ce jeudi 11 juillet dans la soirée, l’armée israélienne a reconnu son «échec», le 7 Octobre, lors de l’attaque sanglante du Hamas dans le kibboutz Beeri. Dans ce document, qui détaille les actions des soldats durant l’assaut, la commission d’enquête affirme que l’armée a «échoué dans sa mission de protéger les habitants du kibboutz Beeri». Ils ont exigé la mise en place d’une commission d’enquête d’Etat.

Selon le site de l’armée, «l’objectif de ces enquêtes est d’apprendre et de tirer les leçons des erreurs passées». Dans le kibboutz Beeri, transformé depuis en camp militaire, 101 civils ont été tués et 32 personnes ont été prises en otage, dont 11 sont encore dans l’enclave palestinienne. 150 maisons et bâtiments du village collectiviste ont été également détruits, la plupart incendiés.

Pendant les combats, 23 soldats et 8 policiers ont été tués, selon le rapport, qui précise que «340 terroristes s’étaient infiltrés dans le kibboutz». Dans la conclusion de ce document en 11 points, l’armée concède «ne pas avoir été préparée à un scénario d’une infiltration massive comme celle du 7 octobre» et reconnaît aussi «un manque de coordination» entre ses troupes sur place. Situé à environ quatre kilomètres à l’est de la bande de Gaza, le village était particulièrement vulnérable.

Dans un communiqué, le kibboutz déclare que cette enquête «a aidé les membres» du village «à comprendre la complexité des combats dans les différents secteurs». «Nous estimons qu’il est très important que l’armée ait pris ses responsabilités dans son échec total à nous protéger et de sa demande de pardon pour nous avoir abandonnés tant d’heures, alors que nous étions sous une attaque maléfique sans égal», écrit-il encore. Beeri exige également la mise en place d’une commission d’enquête d’Etat pour «que la perte incroyable» du kibboutz «ne puisse plus se reproduire».

Une des questions soulevées par le rapport, selon le communiqué de Beeri, est l’absence de réponses sur plusieurs points «critiques», comme ce qui a mené à cette attaque et le fait que durant des heures, des soldats stationnés devant le kibboutz ne sont pas entrés combattre les hommes du Hamas, alors que «le kibboutz brûlait et que ses habitants suppliaient pour avoir de l’aide».

En riposte, l’Etat hébreu a lancé une attaque d’envergure contre la bande de Gaza, qui a fait à ce jour des dizaines de milliers de morts. L’armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, Khan Younès ou encore sur la ville de Gaza, forçant des millions d’autres à évacuer.