Les images ont fait le tour du monde ; un groupe de jeunes qui dansent, éperdus, sur de la musique électronique. Des raveurs, des rêveurs aussi – la fête s’appelait «un festival pour la paix» –, surpris par une offensive d’ULM, de motos, et d’hommes armés, «notre plus grand cauchemar», dit Diamond. Elle ne veut que donner son nom de scène – «par pudeur, pas par peur de dire», tient à préciser la jeune femme tatouée. DJ, elle fait partie de cette sous-culture israélienne en vogue dans tous les milieux sociaux, une sorte de version israélienne de Burning Man, des fêtes dans la nature jusqu’au petit matin qui se moquent souvent des frontières, des codes. «Il y a quelque chose qui s’est brisé», ajoute-t-elle. «Je ferme les yeux et je pense à mes amis qui étaient là-bas ; je ne sais pas comment je pourrais refaire la fête», dit-elle en roulant une cigarette. Elle tremble un peu. «Et imagine que ça t’arrive sous acide ?»
Vu d’aujourd’hui, dans cet Israël post-7 octobre, le concept d’organiser un festival pour la paix à la frontière avec Gaza semble absurde, inconscient. Mais cela n’a rien de bizarre pour une société israélienne qui s’était habituée à se réveiller le matin «sans penser au conflit», comme l’avait éloquemment évoqué l’ancien Premier mini