Le Hezbollah libanais a annoncé ce dimanche 25 août au matin avoir lancé une attaque à large échelle de drones et de roquettes contre l’Etat hébreu, en riposte à la mort d’un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth le 30 juillet. Dans un communiqué, le mouvement armé chiite a dit avoir lancé «un grand nombre de drones» sur le territoire israélien et tiré «plus de 320» roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le plateau du Golan occupé. La «cible principale» était «Glilot, la principale base de renseignement militaire israélienne» à «110 km de la frontière», a déclaré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. L’attaque de dimanche «s’est achevée avec succès», a affirmé la formation islamiste, la présentant comme la «première phase» de la riposte à l’assassinat de Fouad Chokr.

Cette annonce est intervenue alors que l’armée israélienne disait mener un peu plus tôt des frappes préventives au Liban, après avoir détecté des préparatifs du Hezbollah pour déclencher «des attaques de grande envergure» contre Israël. Ce dimanche, Tsahal n’a pas fait état de victimes sur son territoire, assurant qu’elle avait pu «déjouer une bonne partie» des tirs du Hezbollah et évoquant des «dégâts mineurs», dont des incendies. Les autorités israéliennes ont tout de même décrété un état d’urgence de 48 heures sur l’ensemble du territoire, avant de lever la plupart des restrictions. De son côté, le Hezbollah a démenti les déclarations d’Israël «concernant l’action préventive menée» par son armée et «l’échec de l’attaque de la résistance».

Le ministère libanais de la Santé a fait état d’au moins trois morts ce dimanche dans des frappes israéliennes dans le sud du pays, où Israël a dit avoir mené des frappes contre le Hezbollah. Deux personnes ont été tuées dans «un raid de l’ennemi israélien» sur le village d’At-Tiri et une troisième dans une «attaque de drone israélien sur une voiture dans le village de Khiam», a détaillé le ministère. Le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a annoncé la mort de l’un de ses membres dans des tirs israéliens, précisant qu’il était originaire de Khiam. Ce dimanche, Benyamin Nétanyahou a prévenu que l’Etat hébreu n’avait pas dit «son dernier mot» avec ses frappes au Liban. «Il y a trois semaines, nous avons éliminé son commandant en chef (du Hezbollah) et aujourd’hui nous avons déjoué son plan d’attaque», a martelé le Premier ministre israélien au début du Conseil des ministres et après l’attaque menée par le Hezbollah.

Le mouvement islamiste palestinien a salué ce dimanche l’attaque d’envergure que le Hezbollah libanais dit avoir menée contre des positions israéliennes. «Nous soulignons que cette réponse forte et ciblée, au plus profond de l’entité sioniste, est une gifle pour le gouvernement israélien», a déclaré le Hamas dans un communiqué.

La compagnie aérienne française a annoncé ce dimanche que ses dessertes vers Tel Aviv et Beyrouth étaient suspendues «jusqu’au lundi 26 août a minima», tout comme les vols Transavia, après l’aggravation des tensions entre Israël et le Liban. Compte tenu de la situation, «les vols d’aujourd’hui et demain sont annulés» entre Paris et les deux villes, a annoncé un représentant de la compagnie, ajoutant que cela pourrait éventuellement être prolongé. «La reprise de ces liaisons sera soumise à une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire», poursuit la compagnie dans un communiqué, qui assure suivre «en permanence l’évolution de la situation géopolitique […] afin d’assurer le plus haut niveau de sûreté et de sécurité des vols».

De son côté, British Airways a décidé ce dimanche d’annuler tous ses vols entre Londres et Tel Aviv jusqu’au mercredi 28 août inclus. «La sécurité est toujours notre priorité absolue», a justifié un porte-parole de la compagnie aérienne. Vendredi, la première compagnie aérienne européenne, Lufthansa, avait, elle, annoncé prolonger la suspension de ses vols pour Beyrouth jusqu’au 30 septembre, et jusqu’au 2 septembre pour Tel-Aviv et Téhéran.

Les négociateurs s’emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza. Une nouvelle session de discussions lancée jeudi doit se poursuivre ce dimanche dans la capitale égyptienne, où sont présents les chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, le directeur de la CIA, William Burns, le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que les chefs du renseignement égyptien et qatari. Dans ce contexte explosif, le porte-parole de Benyamin Netanyahu a déclaré ce dimanche que la décision d’envoyer ou non une délégation au Caire pour poursuivre les négociations serait prise plus tard dans la journée. Le Hamas, de son côté, ne participe pas à ces discussions, qui interviennent après des mois de pourparlers sans résultat.

Après l’attaque que le Hezbollah dit avoir mené contre Israël, plusieurs pays ont fait part de leur inquiétude ce dimanche. Au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a appelé sur X à éviter «à tout prix» une plus grande escalade au Moyen-Orient. Lors d’un appel avec un ministre israélien, «j’ai réitéré le soutien du Royaume-Uni à la sécurité d’Israël, l’importance de la retenue, la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération de tous les otages», a-t-il ajouté. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a quant à lui souligné «la nécessité de préserver la stabilité du Liban» et mis en garde «contre les dangers de l’ouverture d’un nouveau front». Le dirigeant a également appelé la communauté internationale à appuyer les «efforts conjoints» des pays médiateurs en vue d’un cessez-le-feu, afin d’ouvrir «la voie au calme et à la stabilité dans la région», selon un communiqué.

Après onze mois de guerre, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé ce dimanche un nouveau bilan de 40 405 morts dans le territoire palestinien. Au moins 71 personnes ont été tuées depuis samedi, date du dernier bilan communiqué par le ministère qui recense désormais 93 468 blessés à Gaza depuis le 7 octobre. Selon l’ONU, la plupart des morts sont des femmes et des enfants.