Codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean-Jaurès, David Khalfa revient sur la stratégie militaire du Hamas depuis son offensive lancée le 7 octobre contre Israël, et les conséquences du mode opératoire du groupe islamiste palestinien pour la suite.
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Que sait-on, à ce stade, de la stratégie militaire du Hamas ?
Au premier jour, le Hamas a revendiqué avoir tiré près de 5 000 roquettes. C’est très difficile à vérifier, évidemment, au-delà de la propagande. Mais en un seul jour, ils auraient tiré l’équivalent de l’ensemble de roquettes tirées lors de l’opération militaire du Hamas en 2014. Ça dit bien la montée en gamme capacitaire du Hamas. Il s’agit de frappes de saturation, qui n’ont pas pour objectif de cibler nécessairement les infrastructures critiques. Ça a été le cas avec notamment des missiles guidés. Mais globalement ce sont ce que les Israéliens appellent des «missiles statistiques» : le but était de saturer la défense antiaérienne au moment où les commandos islamistes du Hamas pénétraient en territoire israélien, pour contourner les fortifications, les barrières physiques imposées par les Israéliens aux frontières.
Avec une certaine efficacité, à court terme…
Et dans le choix de la date éminemment symbolique, et dans le choix des mo