Des milliards de dollars de marchandises et de matières premières transitent chaque année par cette voie maritime. Délimitée au nord par le canal de Suez, et au sud par le détroit de Bab al-Mandeb, la mer Rouge est depuis un mois le théâtre d’agressions menées par les rebelles houthis du Yémen. Au nom de la défense de leurs «frères de Gaza», le groupe, soutenu par l’Iran, s’en prend à des navires commerciaux qu’il juge liés à Israël. Face aux attaques à répétition, ces derniers jours, plusieurs géants du transport maritime mondial – Maersk, Hapag-Lloyd, CMA CGM et MSC – ont annoncé suspendre tout transit en mer Rouge «jusqu’à nouvel ordre». Le géant britannique des hydrocarbures BP leur a emboîté le pas ce lundi 18 décembre.
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Après une carrière dans la marine royale danoise puis chez Maersk, Jakob Larsen dirige la sécurité maritime du Conseil maritime baltique et international (Bimco), l’une des plus grosses associations internationales représentant les armateurs. Il revient sur les conséquences de ces attaques dans l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde et insiste sur les risques pour les équipages.
En quoi la mer Rouge est-elle stratégique ? Les navires marchands peuvent-ils la contourner ?
C’est une voie de navigation très importante : environ 12 % du commerce mondial passe par la mer Rouge. Il s’agit d’une route commerciale empruntée principalement par les pétroliers et les porte-conteneurs qui vont d’Asie en Europe ou d’Europe en Asie,