Un à un, les géants du transport maritime abandonnent la mer Rouge. Le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et l’italo-suisse MSC ont annoncé vendredi et samedi que leurs navires ne l’emprunteraient plus. Lundi, c’est la multinationale pétrolière britannique BP qui a annoncé qu’elle y suspendait tous ses transits. L’«autoroute de la mer» qui relie l’Europe à l’Asie et où circulent environ 20 000 bâtiments par an est devenue trop dangereuse.
Depuis la mi-octobre et l’opération israélienne contre le Hamas à Gaza, les rebelles yéménites houthis soutenus par l’Iran en ont fait un nouveau front, visant à coups de missiles balistiques et de drones armés les cargos qu’ils jugent «liés à Israël». Ils en ont même détourné un, le Galaxy Leader, le 19 novembre, stationné depuis dans le port d’Al-Salif, et devenu une attraction touristique, au motif que son propriétaire, Abraham Rami Ungar, est un homme d’affaires israélien.
«Une menace extrêmement grave pour le commerce international»
Leurs attaques, focalisées au niveau du détroit de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique et par où transite 40 % du commerce mondial, inquiètent de plus en plus les Occidentaux. Lundi, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, devait se rendre à Bahreïn pour discuter des «efforts des Etats-Unis