Le sang a coulé dans le quartier de Jaffa, au sud de Tel-Aviv mardi 1er octobre. Deux tireurs ont ouvert le feu à l’arme automatique, vers 19h (18 heures heure française), dans une station de tram. Sept personnes sont mortes et seize autres blessées, indiquent les services d’urgences.

Au niveau de la station de tram Sdérot-Jérusalem, deux terroristes ont tiré dans la rame avant de continuer à attaquer à pied les passants sur l’avenue de Jérusalem, d’après les images de caméras de surveillance diffusées par la télévision israélienne. L’un des deux attaquants a été abattu et l’autre blessé, a annoncé la police.

Un témoin présent sur les lieux de l’attaque a déclaré au quotidien israélien Haaretz : «J’ai vu un terroriste tirer sur une fille qui était par terre et sur une autre fille, puis j’ai vu le terroriste tirer sur un homme à vélo qui est tombé par terre, mais je ne pense pas qu’il ait été blessé.» Un autre raconte avoir entendu des coups de feu alors qu’il se trouvait dans un magasin près du lieu de l’attaque et être sorti dans la rue pour aider à administrer les premiers soins. «Il y avait une jeune fille blessée sur la route, plusieurs personnes s’occupaient déjà d’elle, puis d’autres coups de feu ont retenti à proximité», a-t-il déclaré. «Nous avons tiré la blessée jusqu’à la cuisine d’un restaurant voisin et bloqué la porte avec un objet lourd. Je lui ai posé un garrot».

D’abord estimé à six morts, le bilan de l’attentat est monté à sept victimes dans la nuit de mardi à mercredi après qu’un passant touché a succombé à ses blessures. «La personne blessée est arrivée (aux urgences) dans un état critique […] et après s’être battus pour la sauver, les médecins ont dû constater son décès», a mentionné l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv. L’identité des personnes tuées n’a pas été dévoilée officiellement. Seules deux d’entre elles ont été identifiées mercredi matin par des médias israéliens : Shahar Goldman, âgée de 30 ans, et Inbar Segev, 33 ans, deux Israéliennes. D’après le ministère grec des affaires étrangères, un de leurs ressortissants, un Grec résidant à Jérusalem, compte aussi parmi les victimes.

Les deux assaillants ont été identifiés comme Muhammad Khalef Saher Rajab et Hassan Muhammad Hassan Tamimi, étaient tous deux âgés d’une vingtaine d’années et originaires de la ville d’Hébron, en Cisjordanie. Ils n’avaient pas de permis de séjour en Israël. Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, responsable de domaines politiques importants concernant la Cisjordanie occupée, a déclaré sur X, qu’il demanderait au cabinet que les membres des familles des suspects soient expulsés vers Gaza et que leurs maisons soient détruites. Le ministre de la sécurité nationale d’Israël, Itamar Ben-Gvir, a déclaré : «S’il s’avère qu’il existe un lien avec la mosquée [d’où sont sortis les assaillants, ndlr], le message est clair : elle doit être fermée et démolie». Il a ajouté : «Nous devons enquêter ; nous ne tirons pas de conclusions hâtives».

Quelques minutes seulement après l’attaque, les sirènes d’alerte ont poussé les Israéliens à se précipiter vers les abris antiaériens, alors que l’Iran tirait un barrage de quelques 200 missiles pour venger l’assassinat par Israël de certains dirigeants importants de son alliance dite de «l’Axe de la résistance». Lorsque les alarmes ont retenti, de nombreux policiers se sont réfugiés dans les bâtiments voisins, ce qui a entraîné la suspension des recherches dans la zone. Le commissaire de police Danny Levy, qui était arrivé sur les lieux, est également entré dans un bâtiment et a continué à commander les forces de l’intérieur jusqu’à ce que les alarmes cessent.