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Terrorisme

Attentat de la rue des Rosiers : l’homme suspecté d’avoir supervisé l’attaque arrêté par l’Autorité palestinienne

Hichem Harb, 70 ans, est suspecté d’avoir été membre du commando ayant tué six personnes dans un restaurant juif parisien en 1982. Emmanuel Macron assure travailler à «une extradition rapide».

La rue des Rosiers (Paris) le 9 août 1982, juste après l'attentat. (Jacques Demarthon/AFP)
Publié le 19/09/2025 à 12h43

Plus de quarante ans après, l’un des principaux suspects de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers a été arrêté en Cisjordanie. Surnommé Hicham Harb, le Palestinien né en 1955 est suspecté d’avoir supervisé le commando qui a tué six personnes à Paris le 9 août 1982.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé auprès de l’AFP le 19 septembre avoir été informé de cette arrestation par Interpol, et se félicite de «cette avancée procédurale majeure». Le président de la République Emmanuel Macron salue sur X «l’excellente coopération avec l’Autorité palestinienne», et assure travailler avec cette dernière pour «une extradition rapide».

Une attaque de trois minutes

Le 9 août 1982, il est 13 h 15 lorsqu’un commando de trois à cinq hommes divisé en deux groupes attaque le restaurant casher «Jo Goldenberg», en plein quartier juif de Paris, dans la très passante rue des Rosiers (IVe arrondissement). Une cinquantaine de personnes sont encore attablées lorsque les premiers assaillants lancent une grenade en direction du restaurant, tandis que le second groupe pénètre dans l’établissement. Armés de pistolets-mitrailleurs WZ-63, ils ouvrent le feu sur les clients avant de prendre la fuite. Dans leur course le long de l’artère, ils continuent de tirer sur les passants affolés qui ne savent où se réfugier, essayant d’éviter les corps ensanglantés qui gisent sur la chaussée. L’attaque aura duré trois minutes.

Sinistre bilan : six morts, vingt-deux blessés. L’attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les suspects sont traqués pendant plus de trente ans par les agents des services de renseignement. En 2011, ces derniers parviennent à identifier certains terroristes, réfugiés en Norvège ou au Moyen-Orient.

Trois suspects encore en fuite

Le 9 juillet, le Pnat a requis le renvoi en procès de six des suspects de l’attentat, parmi lesquels Hichem Harb. La justice a ordonné le renvoi de leur procès aux assises le 31 juillet. Extradé de Norvège et incarcéré fin 2020, Abou Zayed, principal suspect, risque un procès pour assassinats et tentatives d’assassinats - faits qu’il conteste. Il est «expressément désigné comme l’auteur des assassinats et tentatives d’assassinats, de manière constante et concordante depuis près de 14 ans par plusieurs témoins», même s’il est mis hors de cause par deux autres hommes, souligne le Pnat dans ses réquisitions, dont l’AFP a eu connaissance. Un autre protagoniste, Hazza Taha, sous contrôle judiciaire, est suspecté d’avoir caché des armes à l’époque. Les trois derniers échappent encore à la justice française.

Ce développement inattendu, rendu public à trois jours de la reconnaissance annoncée par la France d’un Etat de Palestine, ouvre la voie à la comparution du septuagénaire, s’il venait à être extradé.